Shonen
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On n'avait pas ressenti un tel sentiment de satisfaction et d'euphorie depuis Mad Men. Voilà où se place la minisérie Netflix The Queen's Gambit. A partir d'un sujet a priori rasoir et peu cinématographique, Scott Frank produit une fresque plastiquement sublime et émotionnellement épique de l'Amérique moderne et du féminisme où les échecs n'ont finalement qu'une importance secondaire. Le scénariste de Minority report a une fois de plus rendu palpitante une très intellectuelle métaphore philosophique. Comme dans Mad Men, Frank décrit le parcours brillant et inexorable d'un marginal vers le sommet de son art. Car comme pour Don Draper, il ne fait aucun doute que Beth Harmon est la meilleure. Le conflit de ces deux personnages est intérieur et n'a rien à voir avec le domaine dans lequel ils se sont investis.
Seulement leur conflit s'extériorise dans ces domaines : ils n'ont pas besoin de la publicité ou des échecs mais ne pourront aller au bout de leur mal être qu'à travers ceux-ci. Et cette quête vers l'équilibre passera par la découverte des États-Unis. De la misère rigoriste de l'orphelinat, jusqu'à la liberté des beatniks de la célébrité en passant par l'hypocrisie alcoolique et adultère de la bourgeoisie des suburbs, Beth traverse ce pays et améliore son jeu par ses rencontres. Certes elle apprend mais pas tant à jouer qu'à s'ouvrir et finalement sa victoire sera celle du collectif humain face à la solitude robotique de son adversaire russe. La victoire du grand coeur américain face à la logique froide.
The Queen's Gambit plaît autant parce qu'il ne s'ennuie pas de hauts et de bas. Il n'y a que des hauts et des moins hauts. Même quand Beth perd ou doute, il ne s'agit qu'un léger contre-temps et ce qui bloque le plus Beth réside en elle-même et en ces pointes de passé de sa mère. Et même ça ne suffit pas à la bloquer. Rien ne suffit. Aucun coup du sort, aucun problème d'échec ne viendra à bout de l'énergie vitale de Beth. Elle se forme et prend des formes jusqu'à devenir la maîtresse de son jeu, de son corps et donc de son destin.
Voilà ce que raconte le récit : la formation d'une femme. Et voilà pourquoi cela s'avère inexorable : car la croissance d'une femme n'est pas un drame mais une évidence. Par la description euphorique de cette évidence, Scott Frank rappelle d'une manière très moderne que le destin des femmes a plus à voir avec une longue victoire qu'avec une longue lutte.
Créée
le 20 nov. 2020
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