Une critique à base de popopopop.

DISCLAIMER : La note est une note "neutre" qui correspond à la moyenne (arrondie) de l’oeuvre au moment où on publie la critique.

Seule la critique ci-dessous reflète donc notre avis.

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2022.

De Katell Quillévéré et Hélier Cisterne.

Une saison, 6 épisodes de 60 minutes (sur Arte).

Notation :

Babtous : + + + +

JoeyPasEncoreStarr : + + + +

Charlotte Sampling : + + +

Rimes riches : + + + + +

Personnages riches : – – – –

De quoi ça parle ?

Milieu des années 80. Daniel (Andranic Manet) revient des États-Unis où il a découvert le hip-hop et n’a plus qu’une ambition : devenir DJ et promouvoir ce tout nouveau mouvement en France. Didier (Melvin Boomer) vit avec un père violent et cherche à s’en sortir malgré les conneries et les galères qui s’enchaînent. Bruno Lopes (Anthony Bajon), lui, a une carrière dans le foot qui l’attend. Son habileté balle au pied et sa magnifique coupe mulet ont attiré l’attention des recruteurs du RC Lens qui lui proposent un contrat.

Ces trois là, bien conscients qu’ils auront un sérieux problème de street cred’ en gardant leurs prénoms, adoptent les pseudos DJ Dee Nasty, JoeyStarr et Kool Shen. Et ensemble, ils vont faire basculer le destin du hip-hop français.

Les points forts :

- Même si NTM est au centre de l’histoire, la série ne se limite pas à produire un biopic traditionnel et cherche vraiment à retranscrire l’ambiance de l’époque et le contexte qui a favorisé l’émergence du hip-hop. La misère, les galères du quotidien, le sentiment d’être mis de côté et surtout cette frustration légitime : ne pas encore être champions du monde de foot.

- Ceux qui ne sont pas des fans hardcore apprendront sans doute quelques trucs sur NTM, notamment qu’avant d’en venir au rap, ils ont surtout été branché danse et graffitis. Un peu comme Ben l’Oncle Soul qui était prof d’art plastique avant d’être chanteur (désolé j’ai pas trouvé d’autre exemple).

- La performance de Melvin Boomer en JoeyStarr est bluffante. Voix, regard, attitude, on a l’impression de voir l’original. On espère par contre pour lui (et pour son agent) que la ressemblance n’est que physique.

- Au niveau du casting, son compère Anthony Bajon ne s’en sort pas mal non plus. Entre cette série et les films La Prière, Au nom de la terre, ou Teddy, il commence à avoir un très beau CV pour son âge. Bon, après, il a aussi joué dans Les Méchants, mais on ne peut pas avoir du flair à chaque fois.

- Thomas VDB fait une apparition inattendue dans un rôle plutôt sérieux. On n’ira pas jusqu’à dire que c’est son Tchao Pantin.

- On retrouve Raphaël Chevènement (Baron Noir) dans l’équipe des scénaristes. Magouilles, clashs et ambitions démesurées, il n’a pas du être trop dépaysé de la politique.

- Pas besoin de partage de comptes ou de récupérer les codes du frère du cousin de ta boulangère pour pouvoir voir la série. C’est sur arte.tv et disponible en quelques clics.

Les points faibles :

- Habituellement on écrit plutôt l’inverse, mais ici un ou deux épisodes de plus n’auraient pas été de trop.

- L’histoire essaie bien de mettre en avant quelques personnages féminins comme Lady V (Laïka Blanc-Francard) ou Béatrice (Léo Chalié) mais leur apport reste limité. Car au risque de vous surprendre, le monde du hip-hop était (est ?) un peu misogyne.

- Dans ces séries où les personnages principaux sont aussi crédités au générique comme « producteur » ou « consultant artistique », on est toujours partagés entre le « comme ils ont suivi le projet, ça doit être vraiment proche des faits réels » et « comme ils ont suivi le projet, est-ce vraiment très objectif ? ».

- Les personnages graffent dans le métro ou sur les quais de Seine, volent des vinyles ou organisent des block parties à La Chapelle. Ça ne va pas plaire aux gens de droite qui ne pourront pas accuser Anne Hidalgo d’être responsable. Peu de chance qu’ils regardent la série cela dit.

Le saviez-vous :

- Le port du baggy s’est démocratisé à l’époque parce que ça facilite beaucoup les choses quand on veut voler un vinyle en le cachant dans son froc.

- La voix grave, éraillée et agressive de JoeyStarr donne l’impression qu’il rappe en capslock.

- Dans le monde de demain, notre livre Séries Illimitées est disponible en librairies.

Les conditions idéales pour la regarder :

En le téléchargeant, avec un pote qui guette devant la boite aux lettres pour vérifier qu’une lettre d’Hadopi n’arrive pas.

Ce qu’il faut en retenir :

S’il faut attendre 30 ans pour qu’une culture méprisée accède enfin à la reconnaissance de l’élite artistique et devienne cool et branchée, on attend avec impatience le biopic de Jul en 2040.

Si vous avez aimé cette série, vous n’aimerez pas :

Cet ami trentenaire barbu qui bosse dans la pub et qui prétend qu’il est fan de NTM depuis la première heure alors que dans les années 90 le seul album de rap qu’il a écouté était celui de Manau.

Si vous avez aimé cette série, vous aimerez aussi :

Suprêmes, le biopic sur NTM réalisé par Audrey Estrougo. On ne l’a pas vu mais il parait que c’est pas mal. En tout cas, JoeyStarr qui n’a pas trop aimé la série, a préféré le film.

Le remplaçant, la série TF1 avec JoeyStarr dans le rôle d’un prof misanthrope mais qui cache un grand coeur… Bon, on la recommande plus pour s’amuser du chemin parcouru que pour la qualité intrinsèque de la série.

Les autres séries (plus ou moins réussies) sur les « musiques urbaines » comme Validé, The Get Down ou Empire. Qui sont d’ailleurs toutes les trois fichées dans Séries Illimitées.

Porter un masque de ski sur le front au quotidien.

S’habiller avec du Sergio Tacchini.

Niquer votre mère.

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Merci de votre lecture !

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