Dans la série des oeuvres qui ont nourri mes fantasmes d'enfant...
Voilà la série qui m'a, la première, donné envie de cuisiner. C'était plutôt un fantasme qu'autre chose, bien sûr, mais j'apprécie toujours la très bonne bouffe depuis, ce qui a fait que j'ai adoré Ratatouille, un film qui donne l'impression qu'on saurait pouvoir susciter un plaisir de la découverte, du goût, chez la personne à qui l'on cuisine quelque chose de créatif (et ça s'applique à tous les arts).
Le Ptit chef parle surtout de ce fantasme, qui ne m'a jamais quitté, sans l'étayer, donc, autant que Ratatouille.
On y voit un petit garçon capable d'envoyer un papi aigri ou un maître de la cuisine international dans les étoiles du ravissement gustatif : des scènes totalement abusées en découlent, avec tel personnage antipathique bouleversé dans tout son être, étonné de ressentir autant de plaisir de la part de l'oeuvre d'un très jeune garçon (qui s'occupe du restaurant de sa mère, pour l'aider en l'absence de son père), etc.
En y repensant, la géniale séquence de Ratatouille où le critique aigri se retrouve transporté enfant dans la maison de sa mère par la grâce d'une ratatouille, semble clairement une adaptation des séquences de ravissement/transport céleste du Ptit Chef.
Il n'y a pas grand chose que je puisse rajouter, si ce n'est que je me suis sans doute identifié au personnage principal, une fois encore : ma mère aimait cuisiner et mon père était absent, alors je devais convaincre et émerveiller l'humanité toute entière par la cuisine ou autre chose, à défaut de pouvoir briller auprès de mon père (quête constitutive de ma personnalité, et pourtant bien vaine...). Sans doute que tout cela n'a pas été vu par les scénaristes, mais si le contraire s'avérait juste, on pourrait dire qu'ils ont vraiment visé juste.
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