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Parce que Les aventures de Jacques Laffite ça sonnait moins cool.

Michel Vaillant à la télé, un projet intéressant sur le papier. Mais même à l'époque la course coute cher et est compliquée à filmer. Le film Grand Prix qui sortira à la même époque le prouvera. Pour amortir les coûts il n'y aura que 13 épisodes de 26 minutes, on tournera au milieu de véritables épreuves, ce qui contraint la production à suivre en grande partie leur déroulement et les restreint s'ils veulent prévoir leurs propres rebondissements, et surtout Michel Vaillant pilote principalement en Formule 3 et non Formule 1. Bien que diffusée à l'époque où il n'y avait que deux chaines (et de surcroît sur la première) et bien que sortie en DVD il y a bientôt 15 ans, cette série n'a, semble t-il, pas marquée grand monde. Le générique “plus vite” interprété par Romuald, chanteur que je ne connais absolument pas, a le syndrome “On ne capte pas une partie des paroles car elles sont couvertes par d'autres bruits" en l'occurrence celui des moteurs. Sauf lors du générique de fin, là, c'est bon.


Michel Vaillant est interprété par Henri Grandsire, champion de France de Formule 3 en 1964. La famille Vaillant est là, Henri, Elisabeth, Jean-Pierre... mais point de Françoise Latour ici : Certes déjà présente dans les albums, la jeune femme n'était pas encore destinée à finir avec Michel. A la place on a une photographe, Valérie Oupensky. Sans grand intérêt mais qui est déjà beaucoup moins gonflante que la photographe de la série animée 25 ans plus tard dont j'ai oublié le nom et que je vais continuer à oublier. Par contre sa petite sœur, chacun aura vite envie de l'étrangler. Il y aura aussi Agnès plus tard, mais je laisse à ceux qui veulent découvrir la série ce que va devenir son personnage ici. La chose positive est que le Leader n'existera pas dans les albums avant 1968 et que le cadre de la série n'est de toute façon pas adapté pour des méchants style James Bond, il est donc totalement absent. Ouf.


Le premier épisode m'a laissé mitigé. D'un sens on s'en rend vite compte : Le ton d'Henri Grandsire quand il joue est beaucoup trop monocorde. Il est heureux, il est mécontent, il est triste ? Ça sonne pareil dans les trois cas. Dans les divers épisodes, il retrouvera une part de naturel lors des scènes où il parlera de technique. A discuter avec un mécano de ce qu'il ressent dans sa voiture, soudain il y a une amélioration. Sur ce point, je me dis qu'il n'y a pas de hasard. A sa décharge, le texte est trop pompeux comme souvent à l'époque, beaucoup de répliques manquent franchement de naturel.


Revenons au premier épisode, arrive une scène stupide. Valérie est entrain de carrément grimper sur Michel qui est entrain de conduire, et ils s'embrassent fougueusement et là, le truc totalement improbable : Accident ! Comment cela a t-il pu arriver ? La série est commencée depuis 3 minutes et Michel est grièvement blessé, à l'hôpital, dans le coma. Et en fait, j'essaie de me souvenir, mais je ne crois pas que ça soit déjà arrivé dans les albums que Michel soit sérieusement blessé malgré quelques plaies, bosses, os cassés mais rien de vraiment si terrible. Même si la cause de l'accident est stupide, louons l'audace.


Il faut dire qu'on parle d'une époque sans limitation de vitesse, où la ceinture obligatoire à l'arrière n'arrivera que dans presque 25 ans... j'aime à croire que quelque part, il y avait déjà une volonté de la série de prévenir les dangers d'une conduite irresponsable au volant, même faiblement. Parce qu'on se doute bien que Michel ne va pas mourir dès le premier épisode, et que ce n'est pas le genre de séries où, dans un twist digne de M Night Shyamalan, on découvrira à la fin qu'il est mort dans l'épisode 1 et que les 12 autres épisodes n'étaient que des délires d'un homme agonisant.


Parce que l'épisode 1, comme son nom l'indique, est un flashback. On retrouve Jean-Pierre à l'hôpital qui a l'air de n'en avoir rien à foutre que son frère soit entre la vie et la mort, au contraire de sa mère qui est à son chevet, catastrophée. Michel a alors un flashback sur son passé, pratique pour établir son personnage et voir les quelques différences avec les albums. D'autres audaces attendent le spectateur dans les épisodes qui suivent, Michel Vaillant qui s'est disputé avec son père et fait un petit boulot pour vivre, et comme dans les albums il est loin de “gagner tout le temps” contrairement à ce qu'on dit certains fans... je vous en passe.


Michel qui est l'espoir du sport automobile et non le champion très vite établi des albums, pilote donc surtout en Formule 3 comme je l'ai dit toute à l'heure, mais on retrouvera tout de même des épreuves prestigieuses comme le Mans ou la Targa Florio. Et pour le plus grand bonheur des fans, on retrouve des vrais pilotes bien que leurs apparitions sans casque soient négligeables. Enfin, il y a même les 12 heures de Sebring, qui font l'objet d'un double épisode. A ce propos puisqu'on est aux USA, il est temps de parler de Steve Warson. Et bien point de Steve, ni de Bob Cramer, ni de Dan Hawkins... par contre on a un mix avec “Bob Warson” dans ces deux épisodes, dont on ne retrouve pas toutes les caractéristiques.


En tout cas, quand il s'agit de filmer les courses, la série s'en sort avec les honneurs mais lorsqu'il s'agit en revanche de filmer des situations plus ordinaires, c'est moins glorieux. Caméra tremblotante, faux raccords, cadrage incertain, zooms et dé-zooms pénibles... ça finit parfois par être fatiguant.


Je reviens sur les dialogues, ses répliquent iraient au théâtre, mais pas plus, les tournures ne sont pas assez crédibles. Les acteurs livrent des performances très variables. Évidemment un acteur comme Bernard Dhéran qui joue Gérard Defait, un directeur de journal (remplaçant ainsi monsieur Latour) s'en sort bien, mais d'autres... Et puis j'ai eu bien envie de rire lors de certains moments d'exposition. Le commentateur qui semble voir les éléments les plus improbables ou encore par exemple, il faut qu'on sache vite qui est ce personnage ? Pas de problème, une de ses amies va sortir toute sa biographie en 10 secondes sous prétexte de dire qu'elle a de la chance dans la vie.


Bref, on ne retrouvera guère dans cette série le Michel Vaillant vertueux de la série, il est sympa mais clairement moins lisse que dans les albums. J'imagine que certains aimeront le voir plus humain et apprécieront de voir que l'adaptation n'a pas collé platement aux albums, d'autres moins car ils ne reconnaitront plus leur héros ni tout son univers. Je ne prendrai le parti ni de l'un ni de l'autre car je me trouve quelque part entre les deux.


Reste que pour une série télé française avec un casting composé en partie de gens qui ne sont pas de vrais acteurs et sans budget pharaonique, Les aventures de Michel Vaillant s'en tire bien. Je ne suis pas fan, mais j'ai envie d'être plutôt indulgent et d'en appeler à la curiosité du fan de la BD ou de sport auto en général, ça se laisse voir.

Régis_Moh
6
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le 25 juil. 2015

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The Reg

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