D'ou vient que l'on résiste à cette compilation incroyables de poncifes, de stereotypes, de situations invraisemblables et de personnages archetypes et plus, que l'on cède à l'attraction de ce melo romanesque et ambitieux ? Mystère de la naiveté ou équilibre réussi entre la convention assumée et la sincérité des interprètes et de la réalisation ? L'histoire de ces cinq femmes prises dans la grande Histoire de la guerre de 14, aussi opposées que possible, réunies par une genereuse initiative et qui deviennent ambulancières sur le front offre d'emblée toutes les cartes du Melo populaire :La Pute au grand coeur, frondeuse et insolente derrière laquelle se cache le coeur bléssé d'une mère-courage qui recherche son fils abandonné 17 ans plus tot...Et d'UNE ! cette Lucrèce Borgia est portée avec panache par la rousse et pulpeuse Audrey Fleurot..Une mère abbesse, un peu trop jolie, qui tombe amoureuse d'un deserteur allemand et fait des cabrioles condamnables dans sa cellule..et de DEUX ! Une infirmière avortEuse en cavale, poursuivie par le mari de la femme qu'elle n'a pas pu sauver.et se révèle future chirurgienne douée .TROIS ! et enfin, la courageuse femme du chef d'entreprise parti au front qui se bat pour empecher le vilain beau-frère (oh qu'il est vilain !) de mettre la main sur l'usine QUATRE !! Voilà donc pour nos quatre mousquetaires en jupons.. Présenté comme cela, on a envie de rire et de passer à autre chose..Et pourtant il n'en est rien. LE CHARME OPERE. Les méchants ont beau etre plus méchants que nécessaire (un oeil vitreux ça vous précise un patron de bordel ) ..Le curé violeur de novices aux allures patenotre de Laurent Gerra est répugnant à souhait...Rien ne manque dans cette fresque historico-melo-dramatique. Cependant la distance critique que l'on porte sur l'objet n'empeche pas l'envie de suivre cette trop belle épopée. Grace sans doute à la sincérité des interprètes, leur conviction, la justesse retenue de leurs interprétations, grace à une réalisation soignée et élegante et à de belles images. grace sans doute et surtout à une génerosité assumée, une puissante envie d'opposer la force d'amour et de dévouement de ces femmes à la folie meurtière des hommes qui s'entretuent dans une guerre stupide. C'est naif un brin,mais ça fait un bien fou.