Découvrez l'histoire des Kennedy (avec pas trop d'infos)
La série ne se focalise pas, pour une fois, sur JFK mais bien sur la famille Kennedy depuis la seconde guerre mondiale jusqu'à la mort de Bobby en 68. Pour les novices, la série leur permettra de voir les relations entre chaque membre de la famille. Surtout il mettra en avant le patriarche de la famille Joe Kennedy. Ce dernier a beaucoup compté pour la victoire de son fils Jack. Mais le personnage le plus intéressant est sans hésiter Bobby Kennedy joué par un excellent Barry Pepper (on le croit parfois habité par son personnage) dont les errements sentimentales dans le dernier épisode marquent bien plus que chaque coucherie de JFK.
La série avait surtout fait parler d'elle pour Kathie Holmes dans le rôle de Jackie Kennedy. Force est qu'il faut constater qu'elle est très en retrait, se contentant d'exhiber des mimiques purement Jackie malgré un épisode intéressant sur son point de vue face aux relations extra-conjugales de son mari.
Si la première partie de la mini-série fascine, c'est grâce à un extraordinaire Tom Wilkinson qui au fur et à mesure des épisodes change autant physiquement que moralement. Une véritable performance. La série connait un creux vers son milieu avant de rattraper à la fin mais chaque épisode n'ennuie jamais, les 40 minutes passent en un éclair.
Si point faible, il y a pour cette série, elle ne sera pas imputée aux acteurs, tous confirmés et très bons, mais à l'équipe. La réalisation est d'une platitude et n'arrive jamais à faire accéder à la mini-série à un niveau épique comme la mini-série qui a fait carton l'année dernière : John Adams. Ce qui est fortement dommage surtout que le sujet s'y prêtait beaucoup et que les Kennedy bénéficient d'une aura qui même après 50 ans fascine toujours autant. Là, on a juste une réalisation digne d'un documentaire ou même un téléfilm TF1 (ouh là, l'insulte qui fait mal).
Aussi au niveau du scénario, ça reste assez évasif. Le temps alloué pour la série : 8 épisodes de 40 minutes ne suffit pas. Prenons un exemple : le sixième épisode On the Brink of War aborde la crise de Cuba en 40 minutes tout en n'oubliant pas de parler de la rupture temporaire entre Jack et Jackie. L'excellent film Treize jours aborde le même sujet mais dure 2h25 ! On y apprenait beaucoup plus de choses sur le fonctionnement du gouvernement Kennedy et sur les dessous de la guerre froide.
En regardant Les Kennedy, on a la sensation de manquer beaucoup d'informations. Tout est tellement vite abordé, rien n'est vraiment approfondi. Que ce soit la mort de JFK, étant donné que les archives de la CIA/FBI sur sa mort ne seront ouvert que dans deux ans, n'aurait-il pas mieux fallu attendre ces compléments d'informations avant de tourner la mini-série ? Du coup, la mort de Jack Kennedy est filmé d'une façon banale en établissant une simple parallèle entre Jack et le tueur Lee Harvey Oswald jusqu'à l'instant fatidique et tout s'enchaîne, pour en savoir plus, vaut mieux se tourner vers le paranoïaque JFK d'Oliver Stone. Les différentes pistes sont brièvement abordées le temps de deux-trois répliques.
Le dernier épisode sauve toute la série du moyen. Se consacrant intégralement sur le personnage le plus intéressant et le plus méconnu du clan Kennedy : Bobby. On en ressort avec les larmes à l'œil, marqué à jamais par une réplique de sa femme Ethel.
Alors que Bobby est le premier Kennedy à subir à revers au compagne électoral 5 ans plus tard après la mort de son frère. Il dit à sa femme : « Jack n'aurait jamais perdu ». Ce à quoi sa femme lance un étourdissant et émouvant : « Jack t'avait ».
La mini-série s'achève mieux qu'elle n'avait commencé grâce à un épisode émouvant. Attention toutefois, si dans ma critique, je peux être sévère, j'ai fait l'impasse de très beaux moments. Certes la série est avare en détails mais elle n'oublie jamais de nous donner ce qu'elle nous a promis : une fresque sur les Kennedy.