Booyakasha!
Troisième incursion des célèbres reptiles guerriers dans le domaine de l'animation, cette série tente (et selon moi, réussit avec succès) de séduire les jeunes générations et aussi les moins jeunes...
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le 16 nov. 2012
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Pensé comme une série pour marmot qui regarde des cartoons avant et après l’école, l’esthétique enfantine est flagrante. L’image de synthèse parait simpliste et minimaliste, mais il n’en est rien. Quand on s’intéresse d’un peu plus près au projet, l’univers, les cadres, la lumière ont bénéficié d’un soin tout particulier. Mixe entre 3D pur et dur, Cel-shading et matte painting, ce mélange de techniques permet de pallier au manque de temps et de financement tout en restant cohérent dans l’univers particulièrement joli ici. Le manque de moyens techniques pousse les créateurs à créer des idées graphiques et de mise en scène souvent efficaces (l’effet des aplats de couleurs, des ombres chinoises, des expressions dessinées sur les visages façon manga, le hors champ, etc…). Bien sûr tous les épisodes et les scènes ne répondent pas à ces critères et certains plans manquent vraiment de soin, ou certains décors sont simplement réutilisés de façon abusive. Petit bémol pour le design des ennemis des tortues (Sherdder mis à part) qui sont souvent ridicules là où ils devraient représenter un véritable danger( on regrette Bebop et Rocksteady). Ressemblant plus à des Pokémons qu’à de véritables monstres, leurs backgrounds est, en plus de ça, souvent inexistant…dommage. On sent que l’énergie est concentrée sur les tortues qui ont bénéficié d’un design certes aseptisé, mais foutrement classe, le tout accentué par l’animation.
C’est certainement le plus gros point fort de cette série. Là où les séries d’animation 3D paraissent souvent narrer l’histoire de robots ayant un balai dans le cul, ici l’animation est détonante. C’est fluide, inspiré, chorégraphier, rapide et oué c’est bien ça qu’on veut voir. Des tortues ninjas qui font des bonds de 10 mètres, se mettent sur la gueule avec une bande de petzoulles en pyjama en lâchant de la vanne et en faisant tournoyer nunchaku ou autre joyeusetés. Le bon dosage entre animation cartoon et réaliste permet de croire physiquement aux tortues sans sensations de flottement ou de lourdeur. Petite digression (et petit spoiler aussi, pour les autres passez au paragraphe suivant) sur Splinter, qui parait immobile et flottant tout le long de la série, on se dit que les animateurs n’ont pas trouvé le moyen de faire bouger le rat enroulé de tissu correctement. Même durant les entraînements Splinter reste quasi immobile et bouge le strict minimum à gros renfort de gros plans, de cut et de hors champ. Bref une statue ninja. Mais sans vouloir gâcher la surprise, il faut se méfier de l’eau qui dort. Encore un tour de force de la part de réalisateurs. Là où on voyait Splinter comme un papy sage et fort de conseils et d’enseignement, il devient par la suite un personnage central disposant de son propre arc narratif.
Devant une telle prouesse, on peut excuser à Nickélodéon tous les Jimmy neutron et autre ferme en folie particulièrement dérangeants. Bon j’abuse un peu, la firme nous a toujours régalé avec des dessins animés traditionnels de qualité, ce n’était pas encore chose faite pour la 3D. Maintenant c’est le cas !
Bon la technique, tout ça c’est bien joli, mais le scénar, ça donne quoi ? Et bien j’avoue que c’est le point qui me faisait le plus flipper et là aussi j’ai été surpris. Reprenant la trame générale, cette version infantilise un peu l’univers. April O’Neil n’est plus une plantureuse journaliste, mais bien une ado qui a perdu son pôpa scientifique, capturé par de méchants aliens. Et au visionnage des premiers épisodes les tortues semblent être des caricatures d’elles-mêmes. Passé tout ça on découvre un scénario à tiroirs où chaque épisode servira de rite de passage à une tortue. Les personnalités se démarquent, s’affrontent, se réconcilient. La série n’a pas oublié le fondement narratif de l’univers des TMNT : La famille. Même si certains épisodes sont juste prétexte à 20 minutes en plus dans la série ou à une session de bourre pif, les thermes abordés y sont nombreux. Utilisant sa multitude de personnages pour amener des sujets différents comme l’entraide, la confiance, le sacrifice, le rapport parent enfant, les préjugés etc…Banal me direz-vous ! Oui mais la série ne considère jamais les gamins comme des débiles et n’hésite pas à mettre ses protagonistes dans des situations de lâcheté ou de faiblesse. La morale n’est pas juste dictée, elle a une influence directe sur les personnages et donc sur le spectateur. En plus de ça le tout est relativement bien écrit (je les ai regardés en anglais) et bien doublé. L’humour qu’on aurait pu croire lourd tombe souvent au bon moment et permet de relâcher un peu de pression pour les enfants après la vision cauchemardesque d’un Shredder beaucoup moins ridicule que dans la vieille série. La série est vraiment drôle et les punchlines font mouche même pour des adultes.
En conclusion, un produit bien pensé, bien produit, bien finit. Un hybride entre dessin animé des années 80 pour le scénar et techniques actuelles tournant à plein potentiel pour une production de cette envergure.
Créée
le 19 févr. 2014
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