Leverage, c’est un peu comme si tu mettais les Ocean’s Eleven dans un mixeur avec un soupçon de Mission : Impossible, le tout saupoudré d’une bonne dose de moralité façon Robin des Bois. Ici, on ne vole pas pour s’enrichir, mais pour redonner aux pauvres et punir les puissants corrompus, le tout en exécutant des plans aussi farfelus que brillants. On suit une équipe de "gentils escrocs", qui, armés de leurs talents respectifs, se chargent de renverser les méchants à coups d’arnaques sophistiquées, de gadgets dignes de James Bond, et d’un soupçon d’improvisation qui donne parfois l’impression qu’ils sont à deux doigts de tout faire foirer. Mais ça, c’est tout le fun.
Le cerveau de l’équipe, c’est Nate Ford (joué par Timothy Hutton), un ancien enquêteur d’assurance devenu l’ange vengeur des petites gens après avoir été trahi par le système. Le mec a la classe, toujours un plan en tête, mais c’est surtout un maître des arnaques qui sait comment manipuler tout le monde, que ce soit ses ennemis ou ses coéquipiers. Un peu comme un Sherlock, mais version "je vais te ruiner ta vie en un claquement de doigts, et tu me remercieras presque après". Le twist ? Nate est un peu borderline avec l’alcool et sa propre moralité, ce qui le rend intéressant, même si, soyons honnêtes, il est parfois un peu trop prévisible dans son rôle de "génie au bord du gouffre".
L’équipe, c’est une brochette de talents disparates : Sophie, la pro de l’arnaque et actrice ratée (mais pas dans les coups montés, attention), Parker, la cambrioleuse aussi agile qu’étrange, Hardison, le hacker geek à l’humour décalé, et Eliot, le bagarreur au grand cœur (mais qui préfère taper avant de parler). Chaque membre de l’équipe a sa spécialité, et c’est ce mélange improbable qui fait toute la dynamique de la série. Leurs interactions sont souvent plus drôles que les arnaques elles-mêmes, et c’est dans ces moments de camaraderie, de chamailleries et de répliques bien senties que Leverage tire son épingle du jeu.
Le gros atout de la série, c’est le côté "plan génial". Chaque épisode, c’est un casse, une arnaque, ou une opération sous couverture qui semble impossible, mais que l’équipe réussit (presque) toujours à mener à bien avec brio. Les méchants sont souvent des figures corrompues, des PDG sans scrupules ou des arnaqueurs de bas étage, et chaque épisode te donne l’impression que justice est rendue, même si ce n’est pas exactement légal. C’est un peu comme si tu regardais une équipe de super-héros du cambriolage redresser les torts d’un système pourri.
Mais voilà, après quelques épisodes, tu commences à te rendre compte que la formule est toujours la même : un méchant, un plan, un retournement de situation, une petite victoire pour l’équipe. Et bien que ce soit toujours plaisant à regarder, le côté répétitif s’installe assez vite. Tu sais déjà qu’au dernier moment, une nouvelle carte va être jouée et que tout va finir par marcher comme sur des roulettes, même si l’équipe semble constamment marcher sur un fil. C’est divertissant, mais ça manque parfois de surprise.
Le côté technique des arnaques est souvent survolé. Si tu es du genre à aimer les détails minutieux et réalistes, tu risques de lever les yeux au ciel plus d’une fois. Les hacks de Hardison se résument souvent à quelques coups de clavier magiques (parce qu’apparemment, il peut pirater n’importe quoi en cinq minutes chrono), et les transformations de Sophie en maîtresse de l’arnaque sont parfois un peu tirées par les cheveux. Mais bon, on ne regarde pas Leverage pour le réalisme pur et dur, c’est plus pour le côté fun et jubilatoire de voir des escrocs escroquer les plus grands escrocs.
Un autre petit hic, c’est que les personnages, bien qu’attachants, manquent parfois de profondeur. Ils ont chacun leur backstory, mais ces éléments sont souvent survolés ou résolus un peu trop facilement. Le potentiel dramatique est là, mais Leverage préfère souvent s’en tenir à la légèreté, ce qui n’est pas forcément un défaut, mais qui laisse parfois un goût d’inachevé.
En résumé, Leverage est une série qui joue sur la corde de l’arnaque "pour la bonne cause", avec une équipe haute en couleur et des plans toujours plus inventifs. Si tu aimes les séries où les héros sont aussi intelligents qu’ils sont bons dans ce qu’ils font (même si parfois, ça frôle l’impossible), alors tu passeras un bon moment. Certes, la série suit une formule assez prévisible et ne révolutionne pas le genre, mais elle reste un divertissement efficace, bourré d’humour et de bonnes répliques. C’est un peu comme regarder des magiciens faire leurs tours : tu sais que c’est de l’illusion, mais tu ne peux t’empêcher d’applaudir à la fin.