Les amplis sont nos amis, ils sont des mécha aussi.

Je crois que j'ai passé une grande partie de mon visionnage de Listeners à me demander si c'était bien ou pas. Les premiers épisodes offrent la proposition d'un anime banal remplis de trucs "qui font cool": une fille, amnésique (comme il se doit) doit retrouver la trace de son frère. Elle a une prise-jack géante dans le dos, qui, si on la branche à un ampli, transforme l'ampli en mécha-géant lui permettant de vaincre des monstres violacés nommés les "sans oreilles." Celle-ci fait partie de ceux que les gens appellent ceux des "Players."

Ces premiers épisodes se suivaient sans déplaisir, même s'il y avait une impression de fainéantise dans l'écriture : la dynamique "je t'aime moi-non-plus" des deux héros (l'une fière et guerrière, l'autre empoté mais compatisant) le côté "gros robot" de l'ensemble, le fait que les personnages lâchent des termes anglais au détour des conversations et que des trucs semblent jamais expliqués (comme la nature des "sans oreilles.")

Compil de rock : l'animé

Et puis, arrivé à l'épisode 4 : la révélation. Chacun des "Players" rencontrés au fil des épisodes est calqué sur un groupe de rock. On a ainsi "Nir" une jeune fille adolescente qui se drogue au "Teen Spirit" ou "L'altesse" qui vit dans une ville arrosée par une "pluie pourpre." Et une fois qu'on a vu ça, les épisodes sont assez ludiques et consistent à deviner quel groupe va être grimé, quelles chansons vont être name-droppés au détour d'une conversation (dans un anglais des plus qu'approximatif) et quelle anecdote au sujet de celui-ci va servir pour l'épisode. (Ainsi, l'épisode de Nir est totalement basé sur le fait que le "Teen spirit" était un déodorant utilisé par Kirk Cobain, le fondateur de Nirvana.)

Du coup, la série aurait pu en rester là : être une espèce d'hommage rigolo à la musique rock, le tout patronné par les amplis Marshall, gros sponsor de la série, (vous pouvez voir leur logo dans le générique) et qui a même donné son nom à un des personnages. Là encore ça devient évident lorsqu'on s'aperçoit que le pitch de base, c'est "des amplis donnent naissance à des gros-robots."

Mais non. Il a fallut qu'ils fassent leur Evangelion à base de retournements, d'introspection des personnages, de situation plus complexe que prévu, etc... Sauf que c'est pas maitrisé et ça donne soit l'impression que soit l'univers est plus complexe que prévu mais qu'on nous explique pas, soit qu'il est vaguement simple mais rendu compliqué par défaut d'explications.

Le pire, c'est que si les personnages étaient attachants, si l'animation était inspirée (ou créative) ou si les combats de robots étaient beaux, on aurait pardonné tout ça... mais non, c'est souvent assez générique et prévisible.

La fin de saison est faite par dessus la jambe

Bref, je suis ressorti du dernier épisode énervé avec l'impression qu'on s'est bien foutu de ma gueule et que j'avais un peu perdu 12 épisodes a mater une série dont le seul effort était de fournir une générique différent à chaque fin d'épisode.

MEH !