"Aujourd'hui j'ai pris conscience... J'ai pris conscience de la mort."

D'aussi loin que je me souvienne j'ai toujours eu peur de la mort. C'est réellement quelque chose qui m'effraie. La mort est si soudaine, si brutale et inévitable. Elle n'est ni bonne ni mauvaise à vrai dire, elle n'est pas, on est mort, elle non elle n'est pas tangible et pourtant tout le monde la connait et la reconnait.
Ça peut paraitre stupide de parler de la mort comme ça mais, il faut en parler parce que c’est l'étape la plus importante. On pense souvent que la mort c'est la fin de la vie mais je ne suis pas d'accord, car la mort permet de perpétuer la vie dans le cycle naturel des choses, on nait de l'engrais pour devenir de l'engrais dans le sens où, en se décomposant on permet à la vie de se développer. C'est un peu triste de voir les choses comme ça mais moi ça me rassure, ça me rappelle que peut importe ma vie j'aurais une utilité. Je conçois que ça peut paraitre niait mais ce n'est que ma vision je ne l'impose pas.
Aussi, il y à une chose avec laquelle je ne suis pas d'accord sur la mort, c'est le fait de dire ce que c'est. Aujourd'hui quand on demande à des personnes de nous dire ce qu'il y à après la mort, beaucoup de gens répondent qu'il n'y à rien, que c'est le néant ou pire, qu'il y à ce qu'il y à avant la vie. C'est stupide de dire ça parce qu'on ne sait pas ce qu'il y à avant la vie (bon ça c'est évident) mais c'est aussi stupide d’essayer de la deviner ou de la théoriser alors que l'on ne saura jamais ce qu'elle est et que ça n'a aucune utilité de le savoir. En fait c'est une technique pour mieux appréhender la mort parce que, ce qui nous effraie le plus c'est le fait qu'on ne la connait pas et que l'on ne l’expérimente qu'une fois. La mort c'est l’illustration parfaite de l'inconnue.

Ça c'était juste des banalités pour en venir au fait : Malgré tout ça, je ne veux pas mourir. J'ai peur d’arrêter de vivre sans avoir réellement existé. La plupart des personnes lorsque je leur dit ça me rétorque "qu'il ne faut pas y penser", que "c'est comme ça", "qu'on n'y échappera pas" et ensuite il me balance de magnifique phrase sur le fait qu'ils ont atteint une sorte d'élévation de l’âme et qu'il ne font plus qu'un avec la mort et qu'il l'attende de pied ferme. Et il est là le problème, le gros problème.
Quand ces personnes disent ça elles savent, même inconsciemment que la mort est loin, notamment à cause de notre société qui la repousse constamment et de leur avenir qui semble tracés et long. On nous rabâche sans arrêt qu'on ne commence vraiment la vie que lorsque l'on à 18 ans et que, on vivra encore bien 40 ans après ce cap donc, évidemment on à tout le temps d'y penser. Beaucoup de personne pense à la mort à toute instant, "à peut être que je vais avoir un accident de voiture et que je vais mourir" mais peu d'entre elle pense à mourir, quasiment personne ne se dit "demain je meurt, qu'est ce que je fait en attendant, qu'est ce que ça implique. Si tôt mais ai-je réellement eu le temps de vivre, d’exister.". Ces personnes sont peu nombreuse pourtant vous les connaissez, on passe souvent devant leur lieu de vie, leur domicile sans réellement y porter attention parce que pour nous ce n'est que temporaire, je me promène dans ce bâtiment blanc comme de beaux nuages et je finis par m'ennuyer :"à mais c'est vraie, je sort demain ! Ah j'avais oublié, j'ai un devoir à faire pour mardi prochain !" et on part en courant faire ce devoir. On oublie pendant un temps ce lieu qui n'est qu'une transition pour la vraie vie, celle qui se passe en dehors de ce lieu qui glace le sang.
Ces personnes existent, vous en connaissez peut être se sont des personnes comme vous et moi à l'exception, que pour ceux-là, la mort n'est pas une pensée mais un fait, un fait tangible :c'est un lieu, une date, des horaires, elle est là à chaque instant, trop réelle trop précise, trop précoce. Vous ne vous êtes alors jamais demandé ce que pensaient ces personnes de la mort, comment il la vive ou plutôt, la vivaient ? Quels sont leurs avis sur ce phénomène qui pour eux n'est pas invisible, abstrait et lointain, pour qui tout ça, est une date sur une feuille et une maladie indescriptible ?

Hanbun parle de ça, de eux.
(j'abrège en Hanbun parce que le titre est vachement long)

Alors Hanbun c'est un petit animé sympathique que je qualifierai de série B, il n'est pas très beau, les musiques ne sont pas incroyable, les chara designs, tout, dans cet animé sonne amateur. Les acteurs ne sont pas génial mais pas nul non plus, l'humour est assez redondant, l'histoire d'amour un peu niaise mais pourtant, j'adore Hanbun. Je pense que tout ces défauts rendent l’œuvre plus humaine, plus vraie en montrant que la vie, c'est pas toujours incroyable mais que faut quand même en profiter.
C'est super simple comme message, on l'a déjà vu un peu partout mais il ne m'a jamais semblé aussi vraie que durant les deux heures que dure l'animé.

L'histoire est simple, c'est celle d'un garçon, Yuuichi Ezaki qui se retrouve à l’hôpital pour une hépatite A et même si ce n'est pas grave, il doit rester un moment à l’hôpital. La bas, il vas faire la connaissance de Rika Akiba, une fille atteinte d'une maladie grave qui doit se faire opérer pour peut être survivre. Vous pouvez tout de suite ranger vos mouchoirs, ce n'est pas le tombeau des lucioles, ça n'a pas du tout le même but, on ne s'apitoie pas sur leur sort, ce n'est jamais pathétique on suit simplement ces gens, ce sont les protagonistes et donc ça implique tout ce que leur état implique mais jamais on nous force à lâcher des larmes. C'est je trouve très important de le dire, même si il y à des moments tragiques, il ne sont jamais forcés et lourds.
C'est là tout le charme de l'animé, on suit leur histoire d'amour voué à ne jamais perdurer, leur amitié qui est compté et leur bonheur qui n'est décidé que par le fil de la vie qui est parfois cruel.
Principalement, on suit Rika dans son état que je qualifierait de non existentiel dans le sens où, même si elle vie encore, elle n'a plus le temps de se créer son existence, elle se demande même si elle à déjà existé étant donné que tout ce qu'elle à connue c'est son médecin et le mur blanc de l’hôpital. Elle ne s'est jamais demander de quoi sera fait demain, seulement comment survivre jusqu'a demain.
On suit donc le témoin et la victime qui font au fur et à mesure évoluer et changer leur rôle parfois avec de la joie, de la peine, de l'émerveillement et des désillusions, en somme un animé avec "des rires et peut être, une petite larme."

Je ne vais pas tout raconter parce que je pense que Hanbun mérite d'être vu, au pire c'est 2 heures chiantes de votre vie au mieux comme pour moi, une putain de révélation sur la mort, le fait de mourir et tout ce que cela implique. Hanbun à été pour moi une véritable révélation et je ne saurai dire avec des mots ce qu'il m'a apporté avec seulement 6 épisodes. Tout ce que je sais c'est que grâce à lui, la mort me parait moins dure, moins froides moins inaccessible et mystique mais plus concrète et proche comme ci, j'avais appris à la connaitre et que, je l'avais accepté et même si la peur elle, est toujours là, je me sens apaisé, libéré d'un poids, comme prêt à l'accueillir, la main tremblante. J’espère sincèrement qu'Hanbun vous éclairera le chemin de la mort comme il l'a fait pour moi ou que vous pourrez au moins en sortir grandit.