La vie d'un roux constamment rouspété au sein d'une bâtisse aux allures rouillées
Le titre est très évocateur de l'esprit de cette série : "Lucky Louie", c'est le genre de sitcom un peu passe-partout qui traite des problèmes engendrés par une vie parsemée d'obstacles tantôt compliqués, tantôt futiles.
Jumeau vulgaire & américain de l'excellente série "Black Books" dans sa mise en scène, "Lucky Louie" s'avère toutefois s'adresser à un public plus large, moins enclin aux humours spécifiques & référencés : on ne se perd jamais dans les dialogues, on est mené de fil en aiguille, d'un épisode à l'autre, sans avoir à jauger la subtilité de telle ou telle vanne. Là où "Black Books" dresse le tableau humoristique de la décadence culturelle dans le milieu de la librairie mais aussi du vin, "Lucky Louie" s'attelle à démontrer que tout le monde est confronté aux mêmes ennuis, & Louis C.K. se sert du seuil le moins aisé de la classe moyenne pour s'adonner à cette tâche.
Malgré l'hilarité provoquée par les grossièretés qui sont légion, la série patauge quelque peu dans l'abîme de l'ennui & de la banalité, du fait de ses thèmes récurrents, peu surprenants, voire bateaux. Somme toute les treize épisodes de l'unique saison sont satisfaisants & on finit par affectionner le côté moralisateur & très familial que désire insuffler Louis C.K. à son audience. Fort heureusement le tout n'est jamais très lourdingue & on ne peut s'empêcher de se laisser emporter par la curiosité : pourquoi ne s'attaquerait-on pas à la suite indirecte relativement plus connue de cette série, nommée "Louie" tout simplement ?