Clémentine est vraiment journaliste. Jeune (dans dans la trentaine), on lui découvre un cancer bien violent et probablement incurable. Elle décide de raconter son cancer.
Les premiers épisodes alternent entre le récit de ses consultations médicales, de la façon dont elle ressent physiquement le cancer, et, bien sûr, émotionnellement. Prédomine, me semble-t-il, le sentiment d'injustice et de gâchis : pourquoi, elle si jeune, se prend-elle cette saloperie dans le corps ? Elle qui a consacré toutes ses premières années d'adulte à son boulot, et peut-être pas assez à vivre ? Ses relations aux médecins, également, ceux qui savent appréhender le patient dans l'équation globale, et ceux qui ne parle que de la maladie et du traitement. Mais elle est quand même plutôt reconnaissante envers les soignants.
Au fur et à mesure, le récit se fait encore un peu plus intime : comment ses proches, son compagnon, ses parents, ses amis, l'accompagnent, ses doutes, ses espoirs, ses réflexions face à la mort imminente, mais qu'elle continue de refuser. Et c'est normal, car refuser la mort, c'est le ressort essentiel de la lutte contre la maladie, au final.
Et puis arrive l'épilogue, si l'on peut dire. Pendant quelques temps, les épisodes se sont arrêtés. Et puis, on a appris que Clémentine était décédée. Et les derniers épisodes sont arrivés, posthumes. Ce sont évidemment les plus bouleversants. Car désormais, l'espoir n'est plus. La mort est devenu le seul horizon. Mais Clémentine continue de raconter. Comment ce propre podcast lui a rendu les choses un peu plus facile, parce que des liens avec des auditeurs se sont créés. Comment se déroule sa fin de vie.
Podcast fort, sans doute à ne pas mettre entre toutes les oreilles, mais un témoignage in situ précieux.