"...j'en connais qui ne vont pas accrocher. Tant pis pour eux ! Mad Men, c'est un roman de l'Amérique, la suite de Steinbeck, Faulkner et Dos Passos. Rien de moins.
C'est un défilé de robes, coiffures et pantalons à pinces, de voitures américaines, de décors et de couleurs (ce bon vieil orange…) et de modes. Même la langue est contextualisée. Même la manière de filmer est d'époque.
En font-ils trop sur la reconstitution ? Honnêtement, je ne trouve pas - mais je sens venir les critiques. A l'inverse, la profusion d'éloges sur cette reconstitution pourrait faire passer la richesse psychologique de la série au second plan - une grosse erreur.
Don, le héros, est un homme au complet gris. Loyal, élégant, séduisant, brillant, généreux, fondamentalement gentil, mais coureur et alcoolique, il a ses zones de vulnérabilité. C'est tout sauf un antihéros : il peut être triste, mais il n'est jamais déprimé, plein de faiblesses, mais pas torturé, en porte-à-faux mais toujours bien intégré. [...] Il décide, il ne regarde pas en arrière, il n'a pas d'états d'âme, il est cohérent avec lui-même. Mais il ne contrôle pas son besoin irrépressible d'être aimé par tout le monde. Un psychiatre dirait qu'il n'a pas beaucoup d*'insight*, de capacité d'introspection, et pourrait le classer dans la catégorie des états-limites - abusivement bien sûr.
Don n'est certainement pas un loser. Pourtant, c'est sa vulnérabilité le vrai moteur de l'histoire, c'est elle qui crée le suspens. Va-t-il se casser la gueule ? Va-t-il résister ? On ne sait jamais à l'avance."
Tu viens de lire quelques extraits de la brève analyse que je fais de cette série importante. Tu es cordialement invité à lire le reste sur mon blog, si cela te dit ! Il suffit de cliquer ici...