Mad Men
7.7
Mad Men

Série AMC (2007)

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Mad Men, un grand théâtre sur la vie

D'emblée, on suit Don Draper, la trentaine, qui dirige le service des "créatifs" qui conçoivent les publicités au sein de l'agence Sterling Cooper. Très vite, on comprendra que Draper est un génie créatif capable de fulgurances doublé d'un diplomate hors pair.


La série se plait à nous montrer les bons comme les mauvais aspects des années 1960 et 1970. Mais il ne faut s'y tromper : Mad Men nous conte un tournant.


Certains diront toutefois que les scènes sont trop lentes ou trop verbeuses. On leur répondra que tout fait sens et que chaque chose porte l'idée d'une action future. S'il y a du contemplatif, c'est sans doute que les metteurs en scène sont fiers d'avoir excellemment redonné vie à une décennie décisive pour le monde occidental.


Et ce n'est que mon postulat, mais Mad Men nous rappelle sans cesse que la publicité est l'exact reflet de ce que la société veut que nous soyons. J'en veux pour preuve l'existence de Don qui est une puissante machine à slogans, malgré ses tourments. Pour lui, le bonheur est "l'odeur d'une nouvelle voiture", ce qui d'ailleurs en dit long sur son goût des choses nouvelles et son rejet de la constance. Le bonheur serait ainsi un bien de consommation tout neuf dénotant notre statut social.


En bref, cette série titille donc notre sens de l'esthétique. Elle est à la fois un produit et sa propre publicité. Mad Men est une oeuvre qui mêle réalisme et fiction édulcorée. Elle expose à la fois tout ce que nous désirons, et tout ce qui nous rappelle la petitesse de l'humain. C'est l'allégorie du bon goût, et un ouvrage d'orfèvre, un peu comme une vieille publicité d'époque. Question de goûts peut-être, mais les annonces d'époque, aussi peu inclusives furent-elles, reflétaient une propagande de qualité. On ne prenait pas le consommateur pour un gosse de 10 ans ; il fallait l'épater en lui offrant de l'art, et non de mauvais jeux de mot, ni des sketches bas du front incitant à manger du Burger King commandé sur Uber Eats devant Netflix, tout en switchant sur Tinder.


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Vous pouvez retrouver mon commentaire complet sur la série : https://journalheretique.blogspot.com/2021/08/mad-men-le-grand-theatre-de-la-vie.html?m=1

DenisBarreau
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le 1 sept. 2021

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Denis Barreau

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