Critique des deux saisons.
Magi est certainement le premier anime que je vois qui dépayse autant le spectateur en l’immergeant intensément dans d’immenses cultures.
Et c’est un 9/10. Si la première saison est plus mystérieuse et la deuxième davantage riche en émotions, l’anime dans l’ensemble est tout simplement étincelant.
Magi est un de ces rares mangas qui parviennent à mélanger autant de genres sans pour autant décrédibiliser l’œuvre ou en perdre son sens original.
Tout d’abord, nous avons un formidable côté aventurier et historique avec d’une part un empire Reim totalement inspiré de l’empire Romain et de ses mœurs. Nous pouvons y retrouver des vêtements et armements typiques de la Rome antique tels que des chiltons, ou encore des gladiateurs dotés de glaives et de pilums.
Opposé à lui se trouve l’empire Kô, entièrement représentatif des traditions asiatiques avec ses kimonos, dragons mais aussi par son système monarchique ou bien simplement par la manière de saluer de ses habitants.
Nous avons aussi le royaume pacifique de Sindoria, se démarquant par son île paradisiaque, ses danseuses polynésiennes et un style de vie bien plus calme.
Enfin apparaît la Magnostadt Academy, capitale du Royaume de Magnostadt, que l’on pourrait aussi bien assimiler à Poudlard avec ses milliers de magiciens et ses nombreuses tours.
Ce sont ces différents territoires qui, d’un arc à l’autre ou au sein même d’un épisode, nous transportent et nous font paisiblement voyager à travers différentes civilisations antiques.
La seconde chose que je retiendrai est cet aspect mystérieux, proche du thriller qui accroche tant. Il faut en effet attendre le début de la seconde saison pour comprendre la véritable intrigue de l’histoire… Mais ensuite, que de suspense et d’actions à couper le souffle. Enormément de retournements de situations et de surprises inattendues, et ce jusqu’aux toutes dernières minutes du manga, qui ne finit de se dévoiler que dans le dernier épisode !
A noter également un côté dramatique assez appréciable, dont je ne pourrais rien vous dire de plus à moins de vous spoiler.
Si à première vue Magi peut paraître enfantin avec son protagoniste si puéril, les traits niais de ses personnages et ses couleurs flashies, il s’avère en réalité bien plus complexe et réfléchi que prévu.
Très intéressant d’un point de vue psychologique, je dirai même étonnant pour un manga de la sorte. De vraies questions existentielles sont abordées, auxquelles Shinobu Ohtaka, le réalisateur, ne donne pas la réponse, se contentant de nous mettre devant les faits pour que l’on puisse juger par nous-même, similairement à la manière du récent The Circle (2017). Ainsi, nous nous retrouvons à réfléchir longuement sur des controverses telles que la meilleure manière de gouverner, la meilleure manière de désamorcer un conflit politique ou bien comment trouver la force de pardonner.
Toujours dans cette optique, nous pouvons observer une construction et une profondeur des protagonistes très travaillées.
Ainsi, une grande diversité de personnages est présente afin de comprendre une multitude de points de vues. Magi met en évidence des personnages duels, où chacun possède ses propres idéaux et a de vraies valeurs à défendre mais où nul n’est parfait. Or, à aucun moment nous ne sommes confrontés à une vision manichéenne. Ici les gentils ne sont pas tout blancs et les méchants ne sont pas tout noirs.
De même, le dénouement est en accord avec les principes du manga. Une sorte de happy end mitigé avec une situation réglée sans qu’une solution ne soit véritablement trouvée. Place à l’imagination du spectateur.
Je souligne également la bande-son. Bien qu’une grande partie des musiques reviennent sans cesse dans les mêmes situations que je n’évoquerai pas, que ce soit dans la première saison ou la seconde, la qualité excellente de cette dernière fait qu’on ne s’en lasse pas.
Par ailleurs, j’ai un gros coup de coeur pour la musique épique utilisée pour les combats qui a le pouvoir de nous mettre directement dans l’ambiance et qui transmet très bien l’état d’esprit de ce qui se passe.
Somme toute, Magi est simplement magique.