L'anime est adapté d'un light novel encore en cours au Japon et couvre l'intégralité de son premier arc.
Au premier abord un récit de magical girl classique, l'histoire penche peu à peu vers l'horreur et devient rapidement assez insoutenable pour les gens non préparés. Certains moments sont franchement gores et choquants, aussi bien visuellement que moralement. La comparaison envers Puella Magi Madoka Magica est inévitable, mais Magical Girl Raising Project est plus tourné vers la surenchère assumée dans le malaise et l'inattendu (sans que ce soit LA PLUPART DU TEMPS gratuit).
Pour que les instants émotionnels soient efficaces, il faut que le spectateur s'investisse dans les personnages, et c'est peut-être le point fort de l'anime. Chaque personnage est clairement différent et défini, et on voit chacun leur histoire, on connais leur motivation. Chose assez intéressante, les personnages ne sont pas tous des jeunes filles (comme dans beaucoup de Magical Girl) mais il y a aussi des femmes adultes (et un mec ;) ), ce qui permet de prendre en compte des problématiques plus sérieuses et justement mieux s'investir dans des caractères auxquels ont peut se référer. Chaque pouvoir étant une représentation du caractère de la personne, certaines ont des capacités plus horribles et violentes que les autres. C'est d'autant plus judicieux que l’héroïne, étant notre "average anime girl" avec un pouvoir porté sur l'empathie, est confrontée à un monde qu'elle prends en pleine figure et reçoit autant de claques émotionnelles que d’événements se déroulants sans qu'elle puisse les empêcher.
Le gros défaut c'est que tout va trop vite et les événements s’enchaînent à la suite sans repos, surtout dans les derniers épisodes, ce qui entraîne une surdose de "moments émotionnels" qui dédramatise et rend "too much" des choses pourtant bien vues. L'anime souffre vraiment de son format en 12 épisodes et aurait du en avoir 24. On voit très bien que le roman a été charcuté pour mettre en scène surtout les moments importants (soit les moments "choc"), ce qui enlève du développement qui aurait été bienvenu, notamment sur
Hardgore Alice qui arrive et repars sans qu'on se soit attaché à elle et l’héroïne qui ne cherche pas à savoir qui elle est.
Je recommande pourtant cet animé qui est assez original dans son déroulement et laisse pas mal de surprise au spectateur. Ça aurait pu être mieux en étant plus développé, mais l'histoire reste intéressante et les personnages sont attachants. Et au moins, pour une fois dans ce genre d'adaptation, on a une histoire qui se suffit à elle même, avec une résolution au postulat de base. Les coupes dans l'histoire sont un défaut visible mais aussi un mal nécessaire pour ne pas avoir encore un animé qui se termine sur un cliffhanger au milieu d'un story arc sans jamais avoir de suite...
En attendant donc une hypothétique saison 2.