Manifest pose comme postulat de départ une faille spatio-temporelle s’abattant sur un avion et faisant réapparaître ses passagers cinq ans plus tard. Un mystère, une aberration inquiétant autant la NSA que les victimes du vol. Dire que Lost inspire l’intrigue de la série est logique mais c’est aussi un raccourci un peu simple. En effet ici, pas de flashbacks ni de flashforwards pour noyauter une vérité mais seulement un présent devant expliquer le passé. J’attends de voir si les explications et les fondements de l’histoire tiennent la route avant de statuer sur la qualité de Manifest. Ce qui me donne un bon feeling à la base, c’est là présence de Robert Zemeckis sur le projet. Son expérience cinématographique et son talent de conteur ne sont plus à démontrer. Son intérêt pour l’extraordinaire et le paranormal peuvent contribuer à la réussite de la série.Le choix d’acteurs pas trés reconnus, la façon de proposer des pistes dès les épisodes 2 et 3 et la non clarification de certaines des relations entre certains personnages sont des éléments prometteurs.A suivre.A partir du sixième épisode, tout l’édifice de Manifest se fait plus clair. Vous réalisez que les passagers du vol 828 ne sont pas victimes d’un phénomène surnaturel mais d’une machination bien particulière.Ce glissement très subtil fait rebondir l’action pour la refaire partir sur d’autres rails.Trés bien vu. Dès l’épisode 9, des personnages qui se sont battus pour faire éclater cette première vérité du vol 828 vont pourtant en prendre plein la figure.Mais c’est bel et bien le douzième épisode qui plonge le spectateur dans une grande perplexité avec la « disparition » du jeune Caleb.Toute l’attitude du jeune garçon prouve l’étendue de son don pour savoir retrouver une catégorie bien particulière de naufragés du temps.Véritablement dément. La fin de la première saison est intéressante pour plusieurs raisons.En effet, la puissance des phénomènes ( avec le cas de Griffin) ainsi que la découverte de Caleb ( qu’il n’ose avouer à son père qui l’a deviné avec sa logique de mathématicien) entretiennent le mystère. Coïncidence et destin cohabitent dans un troublant jeu de hasard où les finalités sont loin d’être arrêtées.Et on ne peut qu’attendre la suite avec intérêt si on se pique au jeu. La saison 2 recommence crescendo avec certaines manipulations qui font surface mais aussi des avancées avec le personnage d’Ezekiel, dont l’apparente posture se révèle erronée. Les personnages comprennent mieux aussi certains phénomènes « paranormaux », ce qui leur permet d’avancer dans leur enquête.Et puis d’autres individualités renouvellent le champ des intrigues. Manifest offre une continuité idéale pour le moment.Sur les trois derniers épisodes de la saison, la plupart des « appels » touchent plutôt la famille Stone.L’expérience collective du vol 828 semblant reléguée depuis l’épisode de l’incendie volontaire du pub.On a du mal à voir où les scénaristes veulent emmener les spectateurs . Néanmoins, le dernier plan de l’épisode 13 avec le bateau de pêche cubain, est assez éloquent sur la direction choisie pour la saison 3. Pour ce qui est de l’organisation occulte surveillant les passagers, elle semble touchée mais pas hors d’état de nuire.L’un dans l’autre, Manifest ménage ses effets pour ne pas se laisser encore trop saisir. La suite devra dévoiler le dispositif des appels et de leur finalité pour éviter de tomber dans l’écueil du remplissage.