Il n’y avait que Diego Maradona pour se lancer dans un tel pari, lui l’ex-cocaïnomane qui vient entraîner une équipe située dans l’état du Sinaloa, un coin réputé pour ses trafics de drogue, son cartel et son célèbre parrain El Chapo, Il fallait oser !
Oublié le Maradona de la Coupe du Monde en Russie faisant son cinéma devant les caméras du Monde entier, cette fois on retrouve l’homme, le vrai, certes en phase de reconstruction, mais capable de motiver et de transcender des joueurs, de redonner confiance à toute une équipe et à toute une ville afin d’obtenir les meilleurs résultats sur un terrain de football.
Pourtant, à 59 ans, Maradona n’est plus que l’ombre de la star qu’il a été dans les années 80. Il ressemble désormais plus à un grand-père fatigué par des années d’excès en tout genre, marchant bizarrement avec son gros bidon et ses genoux bouffés par l’arthrite. Mais malgré tout, il reste un sacré meneur d’homme qui va trouver une nouvelle une raison de vivre à travers ce projet insensé : faire monter les Dorados en première division du Championnat de foot mexicain.
C’est précisément pour toutes ces raisons que cette mini série en 7 épisode s’avère passionnante de bout en bout, mais également très touchante, notamment grâce aux relations que tisse Maradona avec ses joueurs, dans sa manière de leur parler, de les considérer comme ses enfants. Jamais avare de compliments ni de sentiments forts, l’Argentin se livre de manière cash auprès de ses joueurs qui le lui rendent bien. Car Diego, n’use jamais de la langue de bois comme beaucoup d’entraîneur aujourd’hui, souvent plus soucieux de leur image que de celle de leur équipe. Maradona lui se fout des médias, se fout de ce que pensent les autres. Lui, ce qu’il intéresse c’est uniquement ses joueurs, son équipe et son club.
Joliment filmée – avec des tonalités de couleurs chaudes et un montage nerveux – par l’équipe qui avait déjà réalisé un documentaire sur El Chapo pour Netflix, Maradona au Mexique est une vraie réussite, le récit d’une épopée humaine et sportive, mais c’est également le portrait d’un homme, d’une star cabossée, toujours habitée par une foi inébranlable. Un homme terriblement sincère et qui ne renonce jamais, qui semble s’assagir avec le temps, comme si le tigre se transformait peu à peu en vieux sage.
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