Tout n'est pas à jeter
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le 8 nov. 2022
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Il y a des épisodes historiques si rocambolesques qu’ils se suffisent à eux-mêmes. L’affaire du collier de la reine, vaste escroquerie qui éclaboussa la cour de Louis XVI et fit vaciller la monarchie, appartient à cette catégorie. Pourtant, la nouvelle saison de Marie-Antoinette s’acharne à réinventer l’intrigue, déformant les faits historiques et gommant toute subtilité pour servir un mélodrame poussif.
Dès les premières minutes, on sent poindre la frustration. Le scandale du collier, loin d’être dépeint comme la machination politique et sociale qu’il fut, se transforme ici en un conte manichéen de trahison et de passions mal dissimulées. Jeanne de La Motte, figure centrale de l’escroquerie, est ravalée au rang de manipulatrice de soap opéra, et le cardinal de Rohan, jadis homme d’ambition et d’illusion, devient un pantin caricatural.
Mais c’est surtout dans son traitement de Marie-Antoinette que la série déçoit. Le personnage, censé gagner en profondeur au fil des épisodes, reste prisonnier d’une posture figée. La reine oscille entre indignation et victimisation, sans que jamais n'émerge cette légèreté tragique qui fit sa singularité historique. La faute, en partie, à une direction d’acteurs qui semble avoir délaissé toute ambition. Les dialogues, délivrés avec la conviction d’une lecture scolaire, finissent de plomber la crédibilité du récit.
Certes, la mise en scène tente de compenser cette vacuité par un esthétisme appuyé. Les costumes brillent, les décors impressionnent, mais l’ensemble manque d'âme. Versailles, ce théâtre de pouvoir et de faux-semblants, devient un simple fond de carte postale.
Les deux premiers épisodes plantent un décor trompeur. Le premier, situé en 1783, met en scène l'entrée de Jeanne de La Motte et du cardinal de Rohan, tout en suggérant maladroitement que Marie-Antoinette était adepte d'orgies chics. Le second se concentre sur la représentation d'une pièce de Beaumarchais et l'ambition dévorante des Polignac, osant insinuer une relation saphique avec la princesse de Lamballe.
On aurait aimé une plongée nuancée dans les rouages d’une affaire qui révélait les tensions sociales pré-révolutionnaires. On se retrouve avec un divertissement anachronique, déconnecté de la vérité historique, où les figures historiques sont vidées de leur substance. Marie-Antoinette, version 2024, c’est la guillotine de la subtilité.
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il y a 6 jours
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