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Je suis le dernier Iron Fist, descendant d'une lignée qui a juré d'éliminer La Main

Je ne comprends pas l'abattage critique autour de la série.


Qu'elle ne fasse pas l'unanimité est compréhensible mais qu'autant s'en détourne, pourquoi ?


Le premier épisode est bien mené, les introductions des personnages et du décor en tout cas m'ont parlé, je trouve la réalisation (au sens d'enchaînement des lieux et des personnages selon une trame historique précise, plus bas j'évoque la réalisation pure des combats par exemple) bien meilleure que pour daredevil ( je me souviens m'être profondément ennuyé en regardant Daredevil dans l'enchaînement des épisodes) qui pourtant est encensé par l'opinion alors que le personnage et son univers sont moins romanesques.


Ensuite le pouvoir de l'iron fist n'est pas, comparé à d'autres, si folichon, c'est la résultante d'un travail mystique qui a son intérêt et fait écho aux éléments orientaux de la série.


L'histoire du poing est prenante, le génie de Roy Thomas et Gil Kane est là, l'Ordre de la Cigogne Mystique, tout ou presque est dans le nom, évocateur de hautes montagnes ennuagées, rupture totale avec l'environnement des " big city life ".


Ce qui pourrait faire sourire, car la doxa traite l'ésotérisme soit avec peur soit avec méfiance, si en plus cela se réfère à l'orient, cela devient irrécupérable, il n'y a qu'à voir le traitement sémantique du mot gourou...mais les évocation de K'un Lun et du dragon Shou-Lao sont des références qui appuient l'univers travaillé et parallèle au monde moderne de l'iron fist, après tout Batman (le tant adulé) a bien eu le droit à son ennemi oriental et un entraînement au Tibet pour vaincre sa peur.


Le choix fort de ne pas imposer de costume à Finn Jones me parait le bon, plus citadin, plus identifiable, plus crédible, cela fait peut être aussi référence au tiraillement du personnage principal entre son NY natal et sa cité d'adoption.


La relation entre l'iron fist et Colleen est réussie, j'ai voulu qu'ils s'aiment.


Colleen n'est pas une faire valoir, j'ai par contre, mais cela était nécessaire pour le ressort dramatique du scénario, moins apprécié l'empathie aveugle et continue du personnage pour son mentor, disons qu'à un certain point des épisodes cela devenait moins utile car l'effet recherché ne servait plus l'histoire (climax à l'épisode 8 je crois, parallèle avec X-Men).


Continuons avec le scénario de La Main (qu'a combattu Daredevil mais qui ne fait pas le poids au niveau du scénar en face de l'iron fist ne lui étant pas concomitant et premier), en fait une secte d'illuminés (au sens propre et non péjoratif) proche des illuminatis pour ceux qui sont adeptes du complot, cela est fort intéressant et permet au réalisateur d'accentuer la part d'ombre de la série, en contraste avec la lumière de l'iron fist, chose explicite dont les allers retours des différents personnages dans les centres psychiatriques font partis (une pensée pour l'épouvantail et Ward Meachum).


C'est la force des comics en général, de greffer à la réalité un réalisme fantastique.


Il y a comme cela de nombreuses récurrences dans les univers marvel et DC Comics, les sectes connaissantes, les histoires des personnages souvent orphelins ou désœuvrés, batman, iron fist, luke cage etc. C'est à terme un défaut de créativité ou un style c'est vous qui choisissez.On pense aussi aux bédés XIII et Largo Winch devant la série, le lien n'étant pas évident je vous l'accorde.


J'ai regardé cette série parallèlement à Luke Cage, et même si l'univers Marvel/DC est trop new yorko centré (du moins pour les séries mises en avant par netflix), point noir selon moi,même si des nuances sont à faire, l'influence des communautés non blanches aux EU est un facteur d'inspiration pour les créateurs, ici blancs (les fameux mâles privilégiés) et c'est enrichissant pour les angles de lecture des histoires.


Effectivement, c'est plus que palpable (comme le sol), souvent les séries font l'apologie de NY, probable projection d'histoires personnelles et ou un condensé de ce que peut proposer les EU. (ville que je n'ai jamais visité mais qui m'évoque les mots de Céline «Figurez-vous qu'elle était debout leur ville, absolument droite... Pas baisante du tout, raide à faire peur».On peut se référer à Lovecraft aussi qui lui en parle différemment pour contrebalancer ce point de vue).


Le scénario développe l'idée que l'on est le produit de l 'environnement, cela est traduit par l'évolution psychologique que procure le retour à la maison (NY) de Dany et du point de vue de Claire et de Collen pour qui la cité de K'un Lun fait penser à une fable. Il est possible aussi que ce soit une idée inconsciente des scénaristes.*


Mais c'est une erreur car son apprentissage oriental (si on en tire les conclusions logiques dues à son pouvoir) devrait lui avoir appris l'inverse, et recentrer la série sur un plan spirituel (même à bas coût) car non nous ne sommes pas le produit de l'environnement c'est tout l'inverse et c'est ce que nous découvrons collectivement depuis peu -vaste débat- .Je ne cherche pas à pinailler mais l'histoire aurait pu prendre un autre chemin, asseoir le personnage dans une profondeur qui le fuit.


(pourtant Dany fait une apparition dans la série Luke Cage et relativise le conflit de Luke avec lui-même en lui expliquant avoir atteint un point d'équilibre, *on touche ici les limites du divertissement ou alors me direz-vous : " mais tu dois adorer le film Dr Strange !? ". Pas tellement disons qu'en 1/4h d'infinity wars on en apprend plus sur le dr que lors du film dans lequel on retrouve les défauts de la série iron fist, à mon humble avis).


On le voit bien dans la série, in fine Dany est traité comme un combattant occidental orientalisé, combien de scènes de tiraillement entre son premier passé (avant l'accident) son second passé (la cité) son présent (nyorkais) puis son devenir d'iron fist sont traités depuis le fait qu'il subisse les choses ? Peu soluble en terme de trame, la fin de la saison 2 en est le bon exemple même si j'y ai vu un espoir de changement et de rebondissement, la toute fin appelant une suite puisqu' enfin Dany remet en question sa naïveté.


Je ne parlerai-s pas de la saison 2 ( il est difficile d'être aussi péremptoire que la critique sur la crédibilité de l'ennemi d'iron fist et même si le character development est forcément moins intéressant - quoique - le fait que l'iron fist transfert son pouvoir à Colleen offrait de nouveaux horizons d'écriture pour une éventuelle saison 3 qui n'aura pas lieu, enfin peut être avec Disney) et terminerai-s sur une simple impression, j'ai résonné avec la série et les personnages sans chercher à le faire, le mode de production des séries m'intéresse pourtant peu, mais ici je dois dire que peu de choses sont ratées, pas même les combats,


un chouillat décevants (colleen a la part belle des combats je trouve ce qui contrebalance ce qui suit) c'est vrai surtout si vous n'êtes pas embarqués dans l'histoire,mais les esprits trop littéralistes confondent la série avec The Raid, Danny Rand est un élu. Malgré tout je veux bien leur concéder cette exigence qui en terme de production aurait pu faire dériver la série (clin d'oeil apprécié tout de même au Zui Quan et aussi à la production asiatique de films d'arts martiaux).


Pour le film batman, dont les moyens ne sont pas les mêmes et les intentions également, les réalisateurs ont choisi un style de combat nouveau le Keysi pour chorégraphier les combats, ici le chorégraphe des combats et la réalisation ont tenté un effet d'immersion qui est plus ou moins réussi, (ce qu'on retrouve dans la première scène de combat de The defenders ) ça aussi je vous l'accorde en comparaison avec les plans séquences de Daredevil, c'est plus kitsch ? à dire vrai j'espérais que le pouvoir de l'iron fist soit encore plus grand, ici peu de libertés ont été prises (référence au générique que j'apprécie également).


Enfin, hors champ, si je me mouille je dirais qu'involontairement cette série a botté les fesses des bien pensants qui ont reproché à la série de mettre en scène un jeune blanc milliardaire (dont le souci principal n'est pas l'argent non pas qu'il en ait, cela tient plus du fait de son caractère), mais qu'ils lisent le comics, et pour eux, demain Thor sera une femme...


cette guéguerre des " leftists " américains est ridicule et ce combat biaisé mais le show bizness y cède volontiers par le double effet/cause de l'idéologie et des parts de marché à conquérir, c'est un art psychologique de faire la guerre que de polémiquer sans cesse et c'est un débat de nos sociétés actuelles : peut on changer l'ordre des choses sans dénaturer ce qui n'est pas une construction sociale ? Notons aussi l'aspect univoque des changements demandés par lesdits progressistes.


Finiront-ils aidés par La Main ?

Thermopile
8
Écrit par

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Créée

le 28 oct. 2018

Critique lue 660 fois

Tom Slt

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