Vous vous souvenez des jeux de mots pourris qu'on se glissait au collège, pendant le cours d'histoire-géo de madame Berthier, et des pouffements qu'on tentait de cacher derrière nos trousses poivre blanc ? Ces blagues à deux balles qui provoquent un tressautement instinctif de gorge, parfaitement nulles mais qu'on se sentait obligés de faire ? Ce niveau zéro de l'humour qu'on a tous touché un jour ou l'autre et qui aujourd'hui n'évoque qu'un embarras tiède ?
Eh bien aujourd'hui, ces calembours puérils ont droit à leur propre pastille au Grand Journal de Canal+.
Pas comme Stéphane de Groodt, qui maniait les "pets de l'esprit" avec une subtilité et une intelligence qui exigeait un certain niveau de culture pour les apprécier. Pas comme les Nuls, qui savaient doser débilité et absurde et s'impliquaient à fond jusqu'au moindre gag à base de prouts. Pas comme Eric et Ramzy, qui jouent sur la naïveté intellectuelle et linguistique des enfants pour créer un décalage constant.
Non.
Pour Jordi et Martin, faire de l'humour régressif ne nécessite pas de réfléchir à leurs textes, ni de savoir jouer la comédie, ni de mettre en scène quoi que ce soit. Et donc ils enchaînent leurs sketchs ahurissants de nullité, applaudis et payés par la maison même qui a fait connaître tous ceux que je viens de citer.
"Monde de merde".