Mindhunter
7.8
Mindhunter

Série Netflix (2017)

Voir la série

Après Se7en et Zodiac, Fincher revient à son sujet de prédilection

Mindhunter, la nouvelle série de David Fincher sur Netflix après House of Cards est encore une fois un petit bijou à l’esthétique hyper léchée et à l'unité de mise en scène bluffante.
Après Seven et Zodiac, Fincher revient une fois de plus sur un de ses sujets de prédilection : les tueurs en série.
Nous voici donc en 1977 au sein du FBI : les agents Horden Ford et Bill Tench, qui travaillent respectivement comme négociateur de prise d’otage et sur l'étude des comportements criminels, font le constat qu’un nouveau type de meurtre a émergé : ceux pour lesquels il n’existe pas de mobile évident et pour lesquels le meurtre semble une fin en soi, sans lien entre le meurtrier et la victime.
Comprenant qu’il est nécessaire de comprendre ces nouveaux comportements criminels et d’identifier leurs origines afin de mieux résoudre ce type d’enquêtes, tous deux décident pour la première fois de donner la parole à ce type de tueurs et de comprendre leurs mécanismes psychologiques : Edmund Kemper, Jerry Brudos et Richard Speck entre autres.
De ces échanges commence à émerger une approche systémique et théorique (les bases du « profilage »). On retrouve donc les premières utilisations du terme de « sequence killer », qui aboutira au terme de « tueur en série », avec les notions naissantes de tueur organisé/désorganisé.
Fincher nous propose, comme pour Zodiac, une intrigue basée sur des éléments réels et historiques, bien documentée et respectueuse de son sujet, sans tomber dans les écueils du voyeurisme ou de l’obscène. Série qui traite également de l’ambiguïté et des malaises évidents pouvant naître lorsque l’on décide de se mettre dans la tête des tueurs.
Élément hyper intéressant pour Fincher d’avoir choisi l’année 1977 pour démarrer Mindhunter : la saison 2 annonce immanquablement un focus sur le tueur en série Ted Bundy, probablement le tueur en série américain contemporain le plus connu. C’est lors de son arrestation en 1978 que le terme naissant de « tueur en série » proposé par les enquêteurs du FBI sera alors largement utilisé et repris par les médias.
De plus, les séquences d’introduction de la série nous montrent le quotidien d’un individu qu’on devine être un tueur en série. Se situant au Kansas, il est évident qu’il s’agit de Dennis Rader, tueur en série ayant nargué les services de police pendant près de 30 ans en leur envoyant des courriers. Surnommé le BTK, son arrestation a eu lieu en 2004 seulement, grâce à une erreur de Rader, ayant envoyé une disquette à la police qui a permis son arrestation grâce aux métadonnées de celle-ci.
La série, si elle s’étale sur autant de décennies, a de beaux jours devant elle et un nombre de sujets potientiels énorme, au regard du nombre astronomique de tueurs en série que se traînent les États-Unis...

potidrey
8
Écrit par

Créée

le 15 oct. 2017

Critique lue 3.6K fois

44 j'aime

6 commentaires

potidrey

Écrit par

Critique lue 3.6K fois

44
6

D'autres avis sur Mindhunter

Mindhunter
Sergent_Pepper
7

Sequence killers

La série est devenue depuis lontemps une œuvre à part entière, et ne se contente plus d’être un divertissement low cost en adéquation avec la médiocrité ambiante du petit écran. Les cinéastes s’y...

le 22 oct. 2017

132 j'aime

26

Mindhunter
Mayeul-TheLink
8

Le lien entre catharsis et dégoût chez l'esprit humain

La critique de la première saison est suivie de celle de la seconde. On a vu se développer dans le monde de la série assez récemment une certaine mode du genre policier tendant à utiliser comme...

le 15 oct. 2017

94 j'aime

14

Mindhunter
potidrey
8

Après Se7en et Zodiac, Fincher revient à son sujet de prédilection

Mindhunter, la nouvelle série de David Fincher sur Netflix après House of Cards est encore une fois un petit bijou à l’esthétique hyper léchée et à l'unité de mise en scène bluffante. Après Seven et...

le 15 oct. 2017

44 j'aime

6