Mission: Impossible, c’est un peu comme si MacGyver avait réuni une bande de magiciens et d’experts en déguisements pour sauver le monde en moins d’une heure, tout en s’assurant que leur bande sonore ait plus de suspense que la mission elle-même. Cette série est l’essence même de l’espionnage old-school, où chaque épisode est une course contre la montre remplie de gadgets, de faux murs, et de plans si tordus que même un Rubik’s Cube géant semblerait plus simple.
Tout commence toujours par la fameuse cassette qui s’autodétruit en cinq secondes après avoir donné les détails de la mission. Déjà là, tu te dis que l’affaire est sérieuse. Mais au lieu d’un James Bond solitaire, on a ici une équipe de pros qui se relaient dans des opérations d’infiltration, déguisements, et coups de bluff aussi audacieux que ridicules. Impossible de ne pas être excité par l'idée que chaque épisode soit un casse-tête géant où la solution se cache souvent dans une perruque, un faux accent, ou un gadget improbable.
Le chef d'orchestre, c'est Jim Phelps (Peter Graves), toujours impeccable, qui ne transpire jamais, même quand il s'agit de convaincre des dictateurs moustachus ou des trafiquants d'armes que leur empire s'effondre sous leurs pieds. Il reçoit ses instructions via une cassette bien mystérieuse avant de réunir son équipe, le tout avec un professionnalisme à faire pâlir une équipe de braqueurs de banques. D'ailleurs, son calme et son flegme te donnent parfois l’impression que pour lui, le monde entier est juste un grand puzzle en carton-pâte, et il suffit de trouver la bonne pièce.
L’équipe est constituée de talents aussi variés qu’impressionnants. Barney Collier (Greg Morris) est le génie des gadgets, toujours capable de fabriquer une bombe, un micro, ou un truc improbable avec un simple tournevis. Ensuite, il y a Rollin Hand (Martin Landau), le maître du déguisement. Tu te demandes parfois s’il a une armoire secrète avec des milliers de masques cachés, car il peut se transformer en n’importe qui avec une aisance déconcertante. L’équipe est complète avec Cinnamon Carter (Barbara Bain), la femme fatale capable de charmer, manipuler et, bien sûr, sauver la mise avec des robes à paillettes aussi dangereuses qu’un pistolet silencieux. Ensemble, ils forment une équipe de rêve, plus efficaces qu’une boîte à outils bien remplie.
Ce qui est fascinant dans Mission: Impossible, c’est que, bien que chaque épisode suive une formule quasi-identique, cela fonctionne à chaque fois. La mission semble impossible (comme le titre l’indique), mais l’équipe réussit toujours avec une telle précision que même les plus grands génies criminels sont déjoués par des subterfuges dignes d’un spectacle de magie de Las Vegas. Les déguisements, les gadgets, les faux décors, tout est orchestré à la seconde près, comme un ballet où personne ne trébuche jamais. Et toi, spectateur, tu es là, prêt à voir comment ils vont réussir ce coup encore plus rocambolesque que le précédent.
Les méchants, eux, sont souvent des dictateurs en uniforme, des espions soviétiques aux sourcils menaçants, ou des génies du crime aux plans machiavéliques. Ils sont tellement confiants que leur empire est indestructible, mais c’est là que Jim et son équipe interviennent, avec des stratagèmes si ingénieux que même les méchants finissent par se demander s’ils ne sont pas dans un cauchemar absurde. Le plaisir, c’est de voir ces vilains implacables tomber dans les pièges les plus élaborés et se demander comment ils ont pu se faire avoir par des espions en costard-cravate.
Et comment ne pas parler du thème musical iconique de Lalo Schifrin ? Ce rythme effréné, ces percussions qui te donnent envie de courir au ralenti dans un couloir, de désamorcer une bombe ou de poser un masque en latex. C’est une bande-son qui te happe dès les premières notes et te plonge directement dans l’action. À chaque début d’épisode, quand tu entends le "Dun-dun, dun-dun-dun-dun", tu sais que les choses sérieuses commencent et que tu vas être embarqué dans un plan aussi tiré par les cheveux qu’ingénieux.
Visuellement, Mission: Impossible est un pur plaisir rétro. Les décors changent d’un épisode à l’autre, mais conservent toujours cette patine des années 60, entre espionnage high-tech et bricolage maison. Les gadgets sont parfois si étranges que tu te demandes comment ils fonctionnent réellement, mais ils ajoutent ce charme unique à l'univers de la série. C’est le Far West des gadgets d’espionnage, où tout peut exploser, se déplier, ou transformer une porte en trappe secrète.
Mais malgré toute cette ingéniosité, Mission: Impossible peut aussi se perdre dans sa propre perfection. Parfois, les plans sont tellement complexes que tu as l'impression de regarder un tour de magie que tu n’as pas vraiment compris, mais que tu applaudis quand même parce que, soyons honnêtes, c’était sacrément cool. Et puis, il y a toujours ce moment où tu te demandes : "Mais pourquoi les méchants ne remarquent-ils jamais que c’est un déguisement ?!" Peut-être que les lunettes de Rollin Hand sont vraiment trop bonnes.
En résumé, Mission: Impossible est une série qui a su définir les codes de l’espionnage télévisuel avec brio, tout en apportant ce sens du spectacle qui fait qu’on pardonne même les plans les plus tirés par les cheveux. C’est un festival de gadgets, de déguisements et de stratagèmes complexes qui te laisse toujours sur le bord de ton siège, même si tu sais que l’équipe va forcément réussir. Alors, prépare ton déguisement, règle ton chronomètre, et laisse-toi emporter par cette danse chorégraphiée de l’impossible qui, bien sûr, devient toujours possible avec un peu de flair et beaucoup de classe.