Parallèlement aux séries TV se déroulant dans l’univers de l’Universal Century, il existe trois animes sortis sous forme d’OAV dans les années 1980 et 1990. Je retiendrai surtout l’ex-cel-lent Mobile Suit Gundam 0080 — War in the Pocket.


Mais il y a également trois autres animes parus dans les années 2000, eux aussi sous forme d’OAV : ils appartiennent à la licence Mobile Suit Gundam MS IGLOO (si on peut dire ça comme ça). À vrai dire, ces OAV sont peu connus, car ils ne sont pas vraiment bons.
Mobile Suit Gundam MS IGLOO — The Hidden One Year War est le premier des trois.


D'emblée, deux choses interpellent le spectateur non averti.


La première, c’est le titre. Quand je lis l’intitulé de cet anime, et notamment le mot IGLOO, alors une connexion métaneuronale s’établit et je pense de suite à la maison des Esquimaux.
La deuxième, c’est la réalisation. Tout est fait en images de synthèse… Bon sang ! Il y a de quoi choquer même les non-puristes.


The Hidden One Year War se déroule pendant la Guerre d'un An (soit durant l’année 0079 de l’U.C.) : on y suit un officier-ingénieur de Zeon, Oliver May. Il est rattaché à une unité qui a élu domicile dans le Jotunheim, un vaisseau spatial. Il est chargé de superviser le test de nouvelles armes de guerre et de collecter des informations lorsqu’elles sont utilisées.


À chaque épisode est associé une nouvelle arme.


Dans l’épisode 1, il s’agit d’une sorte de supercanon pour vaisseaux qui sera utilisé lors d’une grande bataille. Cet épisode se situe au début du conflit.
Dans l’épisode 2, il s’agit d’une sorte de mégatank avec option « Robot bien planqué », qui permet de faire surgir sur le métatank une moitié de robot (la partie haute, bien sûr). Cet épisode se situe au moment où Zeon envahit la Terre.
Dans l’épisode 3, il s’agit d’un nouveau Mobile Suit, le Zudah EMS10, censé surclasser le Zaku. Cet épisode se situe au moment où Zeon est en difficulté et craint de perdre la fameuse base d’Odessa sur Terre face aux troupes de la Fédération.


Durant chacun de ces épisodes, Oliver a une discussion avec son supérieur et procède à un compte-rendu écrit.
Bref, en adoptant un point de vue pour le moins original tout en se rattachant au contexte historique, The Hidden One Year War aurait pu bénéficier d’une plus grande attractivité. En plus, il joue également sur le fan service puisqu’il y a une très courte apparition de Char Aznable (caché dans son Zaku), et qu’on voit le Gundam dans un extrait vidéo.


Malheureusement, cette série possède aussi de nombreux défauts qui finissent par la saborder.


Commençons par les personnages. Ils sont tout simplement transparents.
Oliver May, qui est censé être le plus important, doit apparaitre au maximum un tiers du temps total à l'écran. Le fait qu’il soit un ingénieur le cantonne à un rôle d’observateur, et il n’est jamais directement impliqué dans les moments d’action.


Dans le vaisseau, il y a deux autres personnages importants. Le premier, dont j’ai oublié le nom et surtout la flemme de le chercher, est le capitaine du Jotunheim. Les trois quarts du temps, il est assis dans son fauteuil, sans doute à cause de problèmes d’arthrite.


L’autre, c’est Monique Cadillac, qui est bien placée pour détenir la palme de l’entrée en matière la plus ridicule possible. Elle est dans le couloir et avance vers la caméra. Puis zoom sur son visage, elle passe la main dans ses cheveux, accentuation de l’effet de lumière et de la musique : waaah ! Sauf que ça tombe comme un cheveu sur la soupe, surtout que personne ne s’intéresse à elle. M’enfin, faut dire que le salto arrière de ce cher Oliver lorsqu’il se présente devant le capitaine était aussi particulièrement ridicule.


Comme personnages notables, il y a aussi les trois cobayes, ceux qui seront chargés d’utiliser les nouvelles armes. On a successivement un artilleur qui crie beaucoup, un conducteur de tank qui mange des médocs, et un pilote beau gosse.


The Hidden One Year War est réalisé entièrement en images de synthèse, et ça gâche pas mal l’aspect visuel de l’anime. Le mecha-design est franchement moche. Il n’y a pas beaucoup de plans larges, ce qui permet d’éviter les décors trop travaillés. Pour les explosions, on passe par tout un éventail de couleurs, du jaune au bleu en passant par l’orange, le rose, et même le vert. J’ai plus eu l’impression d’être dans un jeu vidéo que dans un anime. Et ça, ça ne le fait pas.
En tout cas, on est plus proche d'un Captain Harlock, que d’un Gundam.


Finalement, The Hidden One Year War, ça fait pas trop Gundam. Ça fait un peu chronique, mais pas vraiment. Surtout, ça manque de vie. Chaque épisode suit le même schéma et se termine de la même façon : il n’y a aucun effet de surprise.
Les musiques sont comme cette phrase : anecdotiques.


Mobile Suit Gundam MS IGLOO compte aussi deux autres titres :
- Apocalypse 0079, qui continue l’histoire avec les mêmes personnages. C’est dans le même style, mais on notera quand même un effort au niveau des personnages, ce qui rend la série un peu meilleure que celle-ci.
- Juuryoku Sensen, qui redémarre au début de la Guerre d'un An, mais du côté de la Fédération. J’en retiendrai surtout les combats, qui sont les meilleurs de la franchise. Par contre, avoir ajouté une dimension surnaturelle, même secondaire, c’est mal.


Points forts :
- Un point de vue original
- Quelques bons moments


Points faibles :
- Des personnages transparents
- L’utilisation de l’image de synthèse
- Ça fait pas Gundam


Finalement, Mobile Suit Gundam MS IGLOO, ça ne vaut pas trop le coup. Au fait, pourquoi IGLOO ?


NB : à l'origine, j'ai publié cette critique sur un autre site.

Zero70
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le 21 févr. 2016

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