"Service ? You mean, fanservice =D ?"
[Source du titre : SPOILER --> http://i.imgur.com/Rr8C3Whh.jpg <-- SPOILER]
J'ai toujours apprécié les séries tirées des LN Monogatari, depuis la première, non sans reconnaître leurs défauts, au-delà des fameuses particularités de la série. J'entends par là ses fameux plans fixes qui durent, son fort taux d'exposition, ses grands décors vides SHAFTiens, ses divagations - par moments métaphysiques -, sa réalisation totalement atypique à laquelle on s'est maintenant pas mal habitués (les murs de texte à la limite du subliminal, les zooms vers les visages, les successions de plans fixes, les plans tendancieux...).
Tout ça, c'était très déroutant à l'époque, et maintenant, on apprécie ou pas. J'avais adoré ça dans Bakemono, moins dans Nisemono, et j'avais hâte de voir comment ça avait évolué.
Et bah, pas des masses. Et pourtant, tant mieux ! Car selon moi, cette saison de 26 épisodes est proche du niveau qu'avait atteint Bakemonogatari, malgré tous les excès des trucs que j'ai cités au-dessus, excès pas atteints par Bakemono qui était quand même une série de présentation des 5 "héroines", à la base.
Pour parler des choses communes aux 5 arcs, il y a évidemment cette réalisation dont je parlais, qui marche toujours aussi bien, merci aux graphistes pour les décors quand même sacrément magnifiques tout au long de la série. On se lassera quand même au bout d'un moment des grands plans aériens fixes ; mais même si on s'en lasse un peu, ils ne sont pas si nombreux pour être rebutants non plus.
Le problème, c'est que dans Monogatari, on a globalement l'impression qu'il ne se passe rien. Parfois ce n'est même plus une impression : merci les épisodes remplis à 90% d'exposition, de dialogue avec peu de sens, et avec seulement 2 personnages.
Je ne sais pas si c'est fait pour donner une espèce de dimension poétique à la narration, mais si c'est le cas, il faut dire que ça ne marche pas souvent. Pourtant les arcs ne sont pas si longs au point de rendre le tout chiant ; mais ça n'empêche que pendant quelques semaines, on a fini l'épisode, et on se dit : "Euh, il s'est passé quoi en fait ?". Fait rare, mais bon. C'est un reproche assez courant à la série, que je ne considère pas comme extrêmement fort, mais qui l'empêche d'être véritablement une "excellente" série. Là où Nisemono était raté pour ses histoires et ses personnages (selon moi), MonoS2 corrige bien ce problème.
Pour parler de chaque arc séparément (parce que oui, chacun apporte une partie de la note mine de rien)
- Nekomonogatari, suite : Tsubasa est définitivement un personnage intéressant, mais bon dieu que cet arc a mis du temps à venir. Et l'animation intéressante arrive en même temps qu'un certain de fanservice usuel de Monogatari. Probablement l'arc le plus faible des cinq, dommage qu'il ait été aussi long. Je retiens l'ep 3 et l'ep 5 qui sont très bons. Le reste tourne plutôt en rond.
- Kabukimonogatari : arc centré sur Shinobu et Mayoi, 2 personnages avec des histoires un peu particulières et pour lesquels on a jamais vraiment eu de gros détails. Le scénario de cet arc est plutôt intéressant, et le duo Araragi-Shinobu est tellement... étrange qu'il fonctionne aussi très bien. L'afflux de lolis est dangereux pour la santé. Ceux qui ont vu Steins;Gate apprécieront cet arc (encore que...), utilisant des ficelles scénaristiques pas banales pour un Monogatari (est-ce-que ça veut dire banales pour les autres animes ? :D ). Un arc qui nous prouve également qu'un perso absent peut être le meilleur de toute une série. (O. Meme, si tu nous lis.) Pas trop de commentaires sur celui-là, je l'ai apprécié, mais au final c'est pareil, on comprend pas forcément certaines scènes, et on l'impression que les persos subissent le plot plutôt qu'agissent dessus, donnant encore et toujours cette impression d'exposition permanente.
- Otorimonogatari : Cette intro. Putain de bordel de merde cette intro. Bon, la plupart des fans sont d'accord pour dire que tout le monde attendait cet arc, parce que bon voilà, Nadeko toute choupie avec son opening ultra sucré de Bakemono, et ses scènes complètement perverses dans Nisemono, c'est le perso complètement k-BAM DANS TA GUEULE, LE MOE./// Cet arc, est une putain de réussite. J'en étais déjà convaincu après 1 épisode et demi. Que ce soit sa narration, ses graphismes, ses persos et caractères développés, les introspections sur Nadeko, les phases d'action (eh oui, y en a, enfin). Même le générique, miroir de l'arc Nadeko de Bakemonogatari, est une perle ! Climax autant narratif qu'en termes de qualité de la série. Chapeau.
- Onimonogatari : Arc un peu un part...Franchement, j'ai eu du mal à en saisir vraiment l'intérêt, même si il y a clairement des choses importantes pour l'histoire, notamment à la fin (chapeau pour l'écriture d'ailleurs, le dernier ep de l'arc est très bon pour ça, entre autres).
Il contient également l'épisode 18, et bon dieu cet épisode 18. Une histoire quasi entièrement racontée en mode "parchemin japonais ancien" qui défile, et qui est une merveille visuelle, avec en plus une très belle histoire racontée. Episode vraiment à part, pas forcément d'une grande utilité mais très très très réussi. Encore bravo. Dommage que l'arc derrière ne soit pas spécialement au niveau.
- Koimonogatari : Je le dis tout de suite : j'adore Hitagi. Perso clairement sous-exploité depuis Bakemono selon moi, avec quand même un sacré potentiel narratif possible. Bah suffisait de penser ça pour que MonogatariS2 sorte un arc complètement génial, centré sur Hitagi, Sengoku et un certain Kaiki. Et là encore, presque tout est réussi dans cet arc. La narration totalement à contre-courant menée par Kaiki est parfaite, et les musiques qui lui sont associées sont très bien fichues également. Ce perso, dont on attendait pas grand chose, et qui finit par être un des meilleurs de la saison également. Tout marche : les raisons de l'arc, son déroulement, son build-up, et évidemment son final. Tout est lié, tout est lié... Typiquement, cet arc, malgré ses 5 épisodes, est très bien fichu, et clairement pas trop long pour moi. Et puis bon, CET OPENING. Mélange graphique de 2 époques bien distinctes de l'animation japonaise, une perle parmi tous les openings de cette année. Cet arc est peut-être le mieux mené de cette série.
Voilà. Comme vous avez pu le voir, j'ai plutôt bien aimé cette saison. Notamment pour l'utilisation de ses personnages, notamment certains qu'on ne pensait pas apprécier pour ça, mentions spéciales à Yotsugi et Kaiki. Parce que les persos de Monogatari, malgré leur ton monocorde et leurs discours complètement bizarres, bah ils sont quand même sacrément cools.
On regrettera toutefois, en plus de ce que j'ai pu citer ici, les 3 résumés en 26 épisodes..., la disparition de l'arc Kanbaru, qui aurait définitivement pu être intéressant vu les éléments apportés dans les 3 derniers arcs, et la non-diffusion de Kizumonogatari qui empêche de tout saisir pour l'arc Hanekawa.
Bref, j'ai pas trop poussé l'analyse, certes, et dieu sait qu'un truc aussi verbeux et narrativement bizarre comme Monogatari le mériterait, ne serait-ce que pour s'apercevoir que la narration est loin d'être si complexe, mais qu'elle marche quand même très bien.
Je dirai seulement : vivement la suite, mais vivement la fin quand même. Parce que Monogatari, ça reste ces séries drôles, charmantes, perchées, avec des références inattendues, des décors magnifiques et des persos plutôt originaux, mais ça reste aussi ces longues foutues minutes complètement inutiles à mater des décors, ou à comprendre pourquoi on a droit à des zooms qui tournent sur les visages de persos qui discutent d'un détail scénaristique qui nous échappe.
(8.25/10)
