Sans rapport avec la choucroute

Dans le paysage des séries du MCU, Moon Knight fait l'office d'une sorte d'OVNI.

Rapport contestable

J'avais une discussion sur mon Twitter avec des gens qui râlaient parce que les MCU devenait trop dense avec l'immensité des séries et des films à suivre pour comprendre le tout. Et si c'est une question légitime, que j'ai exprimé plusieurs fois dans mes avis Sens Critique, j'ai l'intuition que TOUT ne servira pas lors des cross-over Marvel et que certains feront juste un caméo. Et je crois que ça sera le cas de Moon Knight.

Basé sur une sorte de Batman blanc de Marvel, Moon Knight prend direct ses distances avec le MCU : ça se passe en Angleterre et en Egypte, il n'y a ni caméo de personnages du MCU ni même une seule référence à ses événements (même pas une mention de Thanos) et le personnage tient son pouvoir de Dieux égyptiens dont le panthéon n'avait jamais été évoqué ici (et qui ne sont ni les dieux qui vivent sur une autre planète de Thor, ni les extraterrestres qui sont en vérité des Dieux des Eternels.)

De plus, le ton est franchement plus noir et plus violent (surtout psychologiquement) que la moyenne des productions du MCU, avec un personnage qui (en partie) n'hésite pas à tuer, de la détresse psychologique (le background du héros est pas l'un des plus horrible de Marvel mais il est quand même assez badant et raconté sans détour) et le tout tourne autour d'une secte qui veut ramener la déesse de la mort sur Terre.

D'ailleurs, dès le prologue du premier épisode, le ton est lancé puisqu'on y voit un mec briser un verre, en piller le verre, les mettre au fond de ses chaussures et marcher avec... Toute une métaphore.

Mais une série intéressante

Une fois dans le bain, on se fout un peu que ce soit lié ou non au MCU, parce qu'au final, il s'agit de raconter l'histoire d'un mec, Steven, simple vendeur de bibelot au musée Royal de Londres, qui a une seconde personnalité qui prend son corps, et qui en se réveillant, se retrouve dans les Alpes en train de se battre contre une secte ultra-dangereuse guidée par un Ethan Hawke sur la troisième partie de sa carrière (qui va consister à incarner des vieillards.)

Et dans les deux premiers épisode, on déroule le fil pour comprendre petit à petit qui il est, pourquoi il a des voix dans sa tête, pourquoi il est lié au dieu egyptien Konshu, qui est sa femme, etc... Et c'est giga cool, d'autant plus qu'Oscar Isaac est impeccable dans les deux rôles, à la fois dans celui du petit anglais paumé et timide et de celui de l'aventurier badass au passé torturé. Il passe vraiment de l'un à l'autre avec aiséance.

La série mélange pas mal de trucs qui auraient pu être indigeste mais le fait assez bien : il y a tout un côté Indiana Jones, qui se mélange à de l'horreur à la Hammer, des dieux égyptiens en pagaille. Et à côté de ça, tout un côté psychologique du personnage qui doit apprendre à faire son introspection pour savoir littéralement qui il est. Et autant le dire, cette seconde partie est d'autant mieux gérée qu'elle fait appel à tout un tas d'idées créatives qui n'hésitent pas à perdre le spectateur pour le retrouver après. Alors, certes, c'est un peu du déjà vu

Ah, et on sent aussi la suite du côté "Marvel autour du monde" avec ici des pays du Maghreb, notamment l'Égypte représenté comme un pays moderne et l'un des personnages principal (layla) qui est issue de ces pays. Il faut dire que le showrunner vient de là bas et qu'il a insisté pour montrer son pays débarrassé des clichés misérabilistes. Ça fait passer la pilule du fait que les avatars des dieux EGPTIENS sont quasiment tous des occidentaux (et puis Isaac il est guatémalais à l'origine, c'est vraiment pas l'égypte.) Et la B.O. est très bien. On sent qu'ils ont voulus retranscrire le côté "aventure" et ça fonctionne.

Après, tout n'est pas bien : je me suis ennuyé à l'épisode trois (malgré la présence du regretté Gaspard Ulliel) et malgré certains coup d'éclats, les scènes d'actions ne sont pas si folles que ça. C'est assez lisible et ça reste un plus, mais on échappe pas à une impression que ça pourrait être mieux. Et puis y a quand même pas mal d'éléments assez clichés ou qu'on avait vu venir.

La série aurait pu être mieux, mais pour un one-shot (aucune saison 2 n'est prévue) et pour du Marvel, ça détonne tellement avec ce que la firme m'avait habitué que ça valait vraiment le coup d'être vu. Bon après, la résolution de la série est dans le post-générique, ce qui es un peu rageant. On sent que c'est un passage obligé alors que ça aurait du se terminer avec cette scène finale.

Y a aussi pas mal de trucs qui restent en suspens :

Oui, ça fait mince. En tout cas l'expérience était chouette.