Trois jeunes sorcières adolescentes rejoignent l'école des sorcières... Voilà un pich on ne peut plus classique laissant entrevoir une série pour ados ultra-classique. Loin s'en faut. Proposant une uchronie fantastique, où les sorcières ont passé au 17ieme siècle un pacte avec le pouvoir politique, la série nous plonge dans un monde matriarcal où la morale judéo-chrétienne est mise à mal. Nos trois jeunes sorcières vont apprendre à maîtriser leur voix qui leur sert, à l'instar des Bene Gesserit de Frank Herbet, à manipuler le monde, tant physiquement par des "windstrikes" qu'en pratiquant la nécromancie. Elles vont aussi découvrir, au fil des épisodes, que le monde est plus complexe que la propagande manichéenne qu'on leur sert depuis l'enfance. De quoi s'interroger à la fois sur le "spree", l'ennemi terroriste aux motivations obscures et sur les jeux de pouvoirs entre factions de sorcières.
Si l'on n'échappe pas à quelques clichés, comme les stéréotypes des trois ados (la gentille naïve, la mondaine hautaine mais pas si méchante et la rebelle), ainsi qu'à quelques questions scénaristique (pourquoi n'utiliser aucune arme conventionnelle aussi et se contenter d'un fouet ? les pertes humaines lourdes des sorcières militaires ne semblent a priori pas se compenser par les promos assez réduites de jeunes...), on a néanmoins le droit à une série riche et originale qui se regarde avec plaisir. Les dix dernières minutes du dernier épisode laissent sur la fin et espérer qu'une seconde saison viendra éclaircir la situation.