Mouche, c’est l’ambitieux pari de prendre Fleabag, ce bijou d’humour noir britannique, et de le transposer dans un contexte français. Sur le papier, ça sonne bien : du cynisme à la sauce hexagonale, porté par Camille Cottin, une actrice capable de livrer des performances mordantes. Mais à l’écran, la série déploie des ailes trop grandes pour sa carapace et finit par tourner en rond.
L’intrigue suit Mouche, une trentenaire en crise, qui brise le quatrième mur pour nous inviter dans sa vie chaotique, entre aventures embarrassantes et réflexions existentielles. Camille Cottin fait ce qu’elle peut, et parfois même très bien : son timing comique et son regard caméra complice fonctionnent… mais rarement autant qu’ils devraient. Ce n’est pas sa faute, c’est celle d’un texte qui semble hésiter entre l’imitation et la réinvention.
Les scènes censées être poignantes ou hilarantes se perdent dans une adaptation trop littérale. À vouloir coller de près à l’original, Mouche oublie de trouver sa propre voix. Le charme de Fleabag, c’était son côté cru et authentique. Ici, on a parfois l’impression de regarder une version sous-titrée qui a du mal à respirer hors de son contexte d’origine.
Visuellement, la série est propre, presque trop. Tout semble calibré pour un effet "indé chic", mais ce lissage visuel tranche avec l’humour acide et désabusé que le personnage central tente d’incarner. Et certaines blagues, qui fonctionnaient parfaitement dans le cadre culturel britannique, tombent à plat ou semblent étrangement déplacées dans leur version française.
En résumé : Mouche essaie de s’élever, mais finit par rester collée à la vitre de son modèle. Une adaptation qui manque de mordant et de singularité, même si Camille Cottin sauve quelques scènes grâce à son charisme. À voir pour les curieux… ou pour ceux qui n’ont pas vu Fleabag (et franchement, pourquoi pas Fleabag directement ?).