Un bon animé ? Pas de bol

C'est le début de la fin de la saison hivernale — heureusement ou malheureusement, à vous de juger même si personnellement je n'ai pas jugé cette saison fort intéressante — et le premier animé à se finir avec Yuru Camp, c'est Ramen Daisuki Koizumi-San. J'étais très intéressé par l'animé au premier abord car cela me semblait original, un personnage aussi absorbé par sa passion avec une fan qui force beaucoup trop me paraissait pouvoir être une bonne source de gags pour un slice of life même si les premiers épisodes pouvaient suggérer que cela allait être répétitif à cause du schéma narratif se répétant.

L'histoire est donc celle de Koizumi, une fille faussement mystérieuse qui n'est intéressée que par les ramens. Celle-ci part donc chaque jour dans un restaurant différent souvent accompagnée d'individus ne connaissant rien ou peu de choses aux ramens comparativement à Koizumi. Dans ces personnes on retrouve notamment Yuu, une fille de sa classe qui est clairement amoureuse de Koizumi eu égard à la manière dont elle force pour suivre Koizumi. La plupart des autres personnages sont souvent sans intérêt ou n'ont qu'un trait de personnalité pour les définir et ceci me semble être un des principaux problèmes de l'animé.
En effet, au fil de l'animé, les personnages subissent, pour moi, une flanderisation importante, dans le sens où ils sont de moins en moins caractérisés par autre chose que leurs intérêts personnels. Cela me pose problème car je n'ai pas eu l'impression de regarder la vie de différents personnages ou bien d'assister à un développement. Les personnages sont tout simplement le reflet de leurs envies, mais c'est tout, aucune personnalité notable, aucune évolution, aucun background, rien. Prenons l'exemple de Yû, j'espérais à partir de l'épisode 9 qu'elle ait le droit à un développement mais rien, les gags sont toujours tournés vers son envie d'être "amie" avec Koizumi et le forcing constant qu'elle fait. Durant les premiers épisodes c'était marrant de voir quelqu'un se faire recaler par une personne purement ramensexuelle mais au bout de huit, neuf épisodes ça devient lourd, très lourd. De même le personnage principal qu'est Koizumi est définie par une seule chose, sa passion pour les ramens, alors elle nous apprend des choses, en effet mais rien de véritablement intéressant. Ses relations avec les différents personnages secondaires ne sont pas exploitées et ne servent à rien d'autre qu'à présenter un nouveau ramen.

La nourriture est un point central de l'animé. On pourrait donc s'attendre à quelque chose qui donne envie comme dans Shokugeki no Soma mais ce n'est pas le cas. En fait dans SnS, il y a quelque chose de différent, la nourriture donne envie non seulement par son aspect esthétique mais aussi par ce qu'elle procure aux personnages. Par le dessin, les musiques on ressent que la nourriture est bonne, sans la sentir on ressent son odeur par les réactions épiques des personnages, elle paraît réelle. Ici ce n'est qu'une succession de soupe avec des orgasmes après chaque bol fini, comme on peut le voir dans tout les animés japonais où le personnage mange quelque chose. Cette réaction typique on la voit à chaque fois que Luffy mange quelque chose, à chaque fois que Naruto finit son bol, on la voit dans tout les animés et c'est assez paradoxal pour un animé dont le sujet principal est l'alimentation de, justement, ne pas se différencier au niveau de la bouffe de tout les animés pré-existants alors même qu'ils ne parlent pas de nourriture, tant au niveau visuel ou sonore.

Parce que oui, cet animé est moyen quasiment partout, ce n'est pas moche mais ce n'est pas beau non plus les décors se résument à des fonds de couleur, des flous pour se concentrer sur les personnages ou des bâtiment peu détaillés, hormis les restaurants de ramens, bien sûr. Même si le jeu d'acteur n'est pas mauvais, la majorité des slurps, hmm ou aaah constituent tout ce que l'on entend.

L'histoire est, quant à elle, assez répétitive puisque les épisodes suivent tous un schéma similaire: Koizumi va dans un restaurant soit elle est suivie par Yû qui la stalk, soit elle rencontre quelqu'un à qui elle va apprendre quelque chose sur les ramens, ensuite ils ont bien mangé et c'est la fin de l'épisode. Cette répétitivité fait que l'on peut s'ennuyer même si le sujet des ramens et leur diversité peuvent être intéressants en soi.

Bref, laissez moi vous dire quelque chose, regardez Shokugeki no Soma si vous souhaitez regarder un véritable animé où ça parle de bouffe, Koizumi-san est un de ces nombreux animés de saison qui semble être là uniquement pour promouvoir un manga ou remplir une case horaire, pas pour rester dans les annales des animés culinaires. Même si j'ai apprécié le regarder et que la fin m'a paru être satisfaisante j'ai un arrière-goût de déception dans la gorge, en partie à cause du fait que l'animé aurait pu être vraiment original à la place de ce mélimélo de comédie et de nourriture.