Narvalo est la nouvelle création décalée de Canal + , une courte série de huit épisodes de moins de 15 minutes créée par Matthieu Longatte dans laquelle des jeunes de banlieues se racontent entre potes les galères improbables qui leurs sont arrivées.
A moins d'être totalement hermétique à l'humour banlieusard, aux dialogues "Wesh ma gueule" et d'appliquer à la série une grille de lecture très politisée pour en dénoncer quelques clichés et comportements délictueux sur le shit , les flics et les blancs racistes; Narvalo devrait globalement vous faire passer un bon moment. La série est plutôt pêchu et on y croise des tas de jeunes comédiens plus ou moins confirmés qui s'amusent visiblement énormément à se glisser avec beaucoup de naturel, d'humour et de dérisions dans les galères décrites. Si l'on retrouve quelques visages familiers comme l'ultra énergique Déborah Lukumuena (Les invisibles - Divines) ou Rabah Naït Ouffela ( Grave - Les affamés ) ; la série ressemble aussi à un formidable vivier de jeunes talents de divers horizons à suivre. Loin de l'image du banlieusard plaintif, revanchard et agressif la série nous offre le portrait d'une jeunesse un poil désabusé mais s'amusant de tout y compris d'elle même à travers huit petites histoires souvent assez drôles (Mention spéciale aux galères d'accouchement). Il se dégage surtout de ces courtes pastilles un vraie énergie, une douce authenticité dans l'air du temps qui nous plonge dans un univers dans lequel on pourrait sans doute croiser les deux glandeurs de Bloqués ou Serge le Mytho.
Le temps de huit fois 15 minutes on comprendras surtout cette maxime qui fait que les malheurs des uns font souvent les petits bonheurs des autres.