Vide et mirages
Evangelion, c'est nul. Evangelion, c'est bien. Ces deux critiques, certes un peu restreintes, sont exactes l'une comme l'autres. Rares sont les histoires à pouvoir se vanter d'une pareille...
Par
le 4 sept. 2013
121 j'aime
19
Voir la série
Neon Genesis Evangelion représente exactement ce que j'attends d'un anime : une simplicité apparente qui va se révéler d'une grande complexité, un monde très fouillé, un mélange de grandiose et de profondeur psychologique.
En effet, de prime abord, la série se présente comme d'une grande simplicité : des Anges attaquent, voulant tout détruire, et face à eux on envoie des Eva, grands robots qui, seuls, semblent capables de transpercer leur champ de force (A T Field) pour pouvoir les tuer. Mais, dès les premiers épisodes, les fissures de complexité commencent à ciseler cette apparence.
D'abord, il y a le lien complexe qui semble unir Shinji Ikari (que l'on peut qualifier de personnage principal) et son père, le très froid et très distant professeur Ikari, commandant de la Nerv, l'organisation qui est chargée de fabriquer et d'employer les Eva.
Ensuite, il y a aussi le rapport plus que complexe qui unit le même Shinji, jeune ado, à l'Eva-01, le robot qu'il doit piloter. Mais qui pilote qui ? L'Eva a-t-elle vraiment besoin d'un pilote ? A quoi obéit-elle ?
Plus on va avancer au fil des épisodes, plus la série va devenir un magnifique labyrinthe dans lequel j'ai adoré me perdre. Je ne dirai pas que j'ai tout compris, loin de là, mais l'ambiance de complot, le rôle de la Seele, Adam, le Second Impact, le plan de Complémentarité de l'Homme, tout a contribué à m'accrocher à cet anime.
La série n'hésite pas à employer des références religieuses et ésotériques, relevant aussi bien du Christianisme que de la Cabbale. On y retrouve Les Manuscrits de la Mer Morte (qui auraient prédit non seulement l'arrivée des Anges, mais leur nombre exact), mais aussi un Adam crucifié qui serait à l'origine de ces Anges. Des allusions au mythe de Frankenstein, faisant de la Nerv des apprentis-sorciers cherchant à créer des vies supérieures. Le dernier Ange, à lui seul, est une idée de génie...
A ce caractère grandiose, épique, aux combats remarquables, à la grande diversité des Anges (preuve de la grande imagination des créateurs de la série), répond un caractère très intime, une profondeur psychologique des personnages, surtout Shinji. Les Eva apparaissent vite comme une métaphore de l'adolescence, la sortie de l'enfance, la volonté de développer une personnalité propre tout en se sentant faire partie d'un groupe, la découverte des responsabilités, etc.
La qualité des graphismes, alliés à un savant jeu de montage, permettent de s'enfoncer dans l'esprit des personnages. Car si Shinji reste le centre de la série, les personnages secondaires ne sont pas abandonnés pour autant.
Au final, une série remarquable, passionnante, impressionnante. Certains épisodes sont de vrais chefs d’œuvre à tout point de vue.
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à sa liste Et SanFelice découvrit l'anime
Créée
le 12 mars 2016
Critique lue 4.9K fois
62 j'aime
6 commentaires
D'autres avis sur Neon Genesis Evangelion
Evangelion, c'est nul. Evangelion, c'est bien. Ces deux critiques, certes un peu restreintes, sont exactes l'une comme l'autres. Rares sont les histoires à pouvoir se vanter d'une pareille...
Par
le 4 sept. 2013
121 j'aime
19
2015, au Japon. Un ange, créature céleste géante, ravage Tokyo 3. Shinji Ikari, un jeune garçon de 15 ans arrivé là sur ordre de son père Gendo, le chef de la puissante organisation NERV, se voit...
Par
le 13 août 2011
73 j'aime
12
Neon Genesis Evangelion représente exactement ce que j'attends d'un anime : une simplicité apparente qui va se révéler d'une grande complexité, un monde très fouillé, un mélange de grandiose et de...
Par
le 12 mars 2016
62 j'aime
6
Du même critique
Quand on voit ce film de nos jours, après le 11 septembre et après les mensonges justifiant l'intervention en Irak, on se dit que Verhoeven a très bien cerné l'idéologie américaine. L'histoire n'a...
Par
le 8 nov. 2012
257 j'aime
50
Au moment de noter Gravity, me voilà bien embêté. Il y a dans ce film de fort bons aspects, mais aussi de forts mauvais. Pour faire simple, autant le début est très beau, autant la fin est ridicule...
Par
le 2 janv. 2014
221 j'aime
20
La Ferme des Animaux, tout le monde le sait, est un texte politique. Une attaque en règle contre l'URSS stalinienne. Et s'il y avait besoin d'une preuve de son efficacité, le manuscrit ne trouvera...
Par
le 29 janv. 2014
220 j'aime
12