Who's that girl
Les années 80 avaient la working girl, dans les années 90 et 2000 avaient Bridget Jones, Carrie Bradshaw et leurs angoisses trentenaires; les années 2000 ont eu les fashionistas. Dans les années...
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le 11 oct. 2011
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Les sitcoms, c’est le lieu parfait pour s’étaler sur le canapé, pour passer quelques courtes minutes à passer du bon temps avec une bande de potes « fictifs » auxquels on s’attache assez rapidement et où l’on se remémore ses instants d’anthologie. Puis en fonction des âges, ces séries là nous accompagnent au fil des années et le lien devient presque incorrigible.
C’est ce que s’est passé entre moi et How I met Your Mother pendant mes années universitaires : malgré la distance, les mauvaises saisons, les incompréhensions, la fin reste un déchirement, la fin d’une aventure commune où l’on ne gardera que les bons souvenirs. Ce final, avec en fond sonore « Heaven » de Walkmen, me bouleversera toujours autant. New Girl fait partie du même panier mais sans forcément atteindre le niveau d’un Friends ou autres mastodontes du genre.
Une fille quitte son copain qui la trompe et trouve refuge dans une colocation avec 3 mecs un brin farfelus. Avec son physique de girls next door mal fagotée et n’ayant peu ou pas confiance pendant qu’elle joue les crooners lorsqu’elle finit ses fins de phrases, New Girl avec son personnage principal le montre directement : la subtilité ne sera pas la qualité première du show. Oui, New Girl s’inscrit parfaitement dans la cadre de ces séries qui épuisent les ressorts narratifs et comiques du genre : passant plus son temps à catalyser son récit scénarisé sur les liens amicaux ou amoureux entre protagonistes qu’autres choses.
Pourtant, New Girl arrive à tirer son épingle du jeu par sa capacité à donner vie à un vrai groupe, à donner corps à un environnement réel dans lequel on s’insère facilement, tout en permettant à chaque personnage de s’émanciper comme par exemple Schmidt le don juan maniaque et égocentrique ; Cece la mannequin trainant avec des copines écervelées, ou Winston le looser de services devenant au fil des saisons le roi des pranks. Dans New Girl, il n’y a pas de Central Perk ou de MacLaren’s, non, nos protagonistes n’ont pas l’argent pour se payer des verres tous les soirs. Alors ils s’amusent comme ils peuvent, comme lors de leurs jeux incompressibles qu’est le True American.
Au fil des saisons, la série va évoluer, va voir ses protagonistes faire des choix, prendre des décisions aussi personnelles que professionnelles, mais malgré quelques baisses de régime au niveau de l’écriture, des facilités et des lourdeurs notamment autour du duo formé par Nick et Jess, New Girl fait partie de ces séries bienveillantes, au rythme enlevé et à la drôlerie assez récurrente qui fait naitre très rapidement de l’attachement sans que cela soit larmoyant.
Comme dit plus haut, c’est aussi et peut être une question de moment, où chaque spectateur s’identifie ou non à une série ou une situation à un instant T: car derrière ses calembours ficelés, ses vannes fastoches et sa bonne humeur communicative, ses gimmicks à répétition, ses dialogues malicieusement ridicules, sa caractérisation calibrée et lissée, New Girl parle avec intelligence aussi de choses vécues par cette génération de nouveaux trentenaires (ou bientôt) qui ne sait pas forcément sur quel pied danser, s’amusant des relations hommes/femmes, de la vie amoureuse, l’amitié et la fraternité. Et on a juste envie de faire partie de la bande.
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le 6 sept. 2018
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