Right through the very heart of it, New York, New York
Policiers mais aussi ambulanciers et pompiers de la 55ème brigade, tels sont les équipes d'urgence dont on suit le quotidien dans "New York 911" ("Third Watch" de son petit nom avant de passer la frontière). Plus qu'un énième "cop show" la série de NBC brode son originalité autour de ce triple point de vue sur les petits (et parfois les gros) tracas de la grosse pomme.
"New York 911" est une série chorale et repose en grande partie sur ses protagonistes, s'il est difficile de s'attacher à tout le monde (Kim Zambran qui pleurniche sans arrêt, Jimmy Doherty un peu plat mais qui va plaire à ta femme) il est encore plus difficile de ne pas s'attacher aux fortes personnalités de ces équipes.
Le principal angle du show est le quotidien : les accidents, les petits larcins, les gros carambolages, les "meurtres ordinaires", les disputes, etc.... Un portrait à échelle humaine d'une ville tentaculaire, il émane une vraie crédibilité pour ces petites histoires dans lesquels les protagonistes s'immiscent le temps de faire leur travail.
Même si la série s'emploie à saluer ces "héros du quotidien" elle le fait avec une certaine retenue. Les différents regards des différents personnages sur les situations évite tout excès de niaiserie. S'il y a des samaritains de vocation, il ne sont pas idiot non plus à l'image du très charismatique Doc Parker ou de Faith Yokas et possèdent leurs failles et moment de doutes. À leurs côté il y a des personnages bien plus désabusés (John Sullivan, qui est un petit peu la classe incarnée) voir carrément cyniques à différents niveaux. Écouter Carlos Nieto débiter des conneries lors des interventions ou bien voir le génial Maurice Boscorelli insulter les sans-abris sont des plaisirs de tous les instants.
Mais là encore ils ne sont pas simplement cantonnés à ces rôles de poil à gratter et révèlent une personnalité plus complexe.
Des héros, oui (en même temps leur boulot consiste à aider ou/et à sauver des gens) mais des êtres humains avant tout. La série oscille entre situations décalées et moments de pur drame, entre moments de détente et scènes plus dures.
Sur 6 saisons et 132 épisodes la série perd néanmoins son souffle et le show essaye de développer des fils rouges plus consistants afin de relancer la machine. La principale conséquence de cela est un recentrage plus important de la série sur les policiers, constat d'autant plus prégnant que le renouvellement de casting délaisse les autres corps de métier, spécialement les pompiers.
Si ces intrigues sont souvent intéressantes (Tout ce qui tourne autour du personnage de Maritza Cruz, la femme de Sully, l'histoire de Finley et du père de Ty Davis) elles brisent aussi un peu l'identité de la série en nous sortant du train-train quotidien avec ces enquêtes aux enjeux plus globaux et plus proche de la série policière habituelle.
L'approfondissement des personnages et la variété des situations est néanmoins au rendez-vous pour compenser et garder l'intérêt.
Si la dernière saison peine un peu à offrir la substance nécessaire à une conclusion digne de ce nom (cependant l'épisode final tient ses promesses et la dernière scène de la série est réussie et reste un des moment fort du show) la série garde son principal moteur : ses personnages qui restent toujours aussi attachants et crédibles jusqu'au bout.
Au moment de dire au revoir à Camelot (le surnom du commissariat de la 55ème) c'est tout de même avec un pincement au coeur qu'on le fait.