Nikita, c’est un peu comme si tu regardais un défilé de mode en pleine mission d’infiltration, avec des explosions en toile de fond et des répliques cinglantes lancées en talons aiguilles. The CW a pris le concept de la tueuse redoutable qui se rebelle contre l’organisation qui l’a formée, et a décidé d’y injecter une dose massive de glamour, d’action non-stop, et de drames personnels aussi aiguisés qu’une dague dissimulée dans une botte. Le résultat ? Une série qui ne manque pas de style, mais qui laisse parfois à désirer côté substance.
L’histoire suit Nikita, une ancienne assassin d’élite formée par une organisation secrète appelée "Division" (parce que, bien sûr, toute agence obscure qui se respecte doit avoir un nom ultra vague et menaçant). Après s’être rebellée contre ses employeurs et s’être enfuie, elle se donne pour mission de démanteler cette organisation de l’intérieur. Et là, on se dit que ça va être épique : du complot, des trahisons, des fusillades... mais parfois, tout cela devient un peu trop prévisible.
Nikita, jouée par Maggie Q, incarne parfaitement l’héroïne badass : elle est impitoyable, calculatrice, mais aussi touchante dans ses moments de vulnérabilité. Elle a cette capacité à te convaincre qu’elle peut à la fois infiltrer un repaire ennemi en une robe de soirée et t’expliquer ses traumas psychologiques, tout en échappant à des snipers planqués sur les toits. Mais à force d’être trop parfaite dans ses missions (et dans ses vêtements toujours impeccables), elle perd parfois de cette humanité qui te ferait t'attacher davantage à elle.
L’intrigue de Nikita repose beaucoup sur la dynamique entre Nikita et Alex, une jeune recrue qu’elle prend sous son aile pour l’aider dans sa vendetta. Alex, c’est un peu l’apprentie qui va traverser toute une série d’épreuves, trahisons et dilemmes moraux, le tout saupoudré de flashbacks bien placés pour te rappeler que tout le monde a des casseroles dans cette série. La relation entre les deux personnages fonctionne bien, et c’est là que Nikita marque des points : au-delà des explosions et des intrigues d’espionnage, la série explore cette relation maître-apprentie avec une certaine finesse, même si, parfois, ça sent un peu le "déjà-vu" des séries du même genre.
Les scènes d’action sont indéniablement bien chorégraphiées. Si tu aimes les courses-poursuites, les combats corps à corps stylisés, et les fusillades où personne ne recharge jamais vraiment son arme, tu seras servi. C’est de l’adrénaline pure. Mais il y a aussi des moments où tu te demandes si tout ce spectacle n’est pas un peu trop répétitif. Chaque épisode te balance son quota de cascades et d’acrobaties, mais à force de les enchaîner, l’effet "wow" s’estompe et tu te demandes où est passé l’aspect plus "intelligent" de l’espionnage.
La série pêche parfois par son besoin de tout rendre plus grand, plus explosif, au détriment d’une intrigue réellement captivante. Les complots de la Division deviennent vite redondants : un nouvel ennemi surgit, Nikita doit sauver la situation, tout explose, fin de l’épisode. On a l’impression de suivre un schéma trop rigide, où les retournements de situation sont aussi prévisibles que les gadgets high-tech qu’on sort de nulle part à chaque mission.
En parlant de gadgets, Nikita s’assure que tu sais qu’on est dans le monde de l’espionnage "cool". Entre les hackings impossibles en trois clics, les micros dissimulés partout, et les tenues qui allient à la perfection mode et discrétion (parce que bien sûr, les espions doivent toujours être à la pointe du style), on sent que la série cherche à impressionner visuellement. Et ça marche, jusqu’à un certain point. Parce qu’au bout du compte, tu te retrouves à vouloir un peu plus de profondeur dans l’histoire et un peu moins de poudre aux yeux.
Les méchants, quant à eux, sont souvent des caricatures ambulantes : ils sont là pour être détestés, et ils remplissent bien leur rôle. Mais à force d’être trop "méchants", ils manquent de nuance. Division, l’organisation secrète qui semble contrôler tout le monde, devient rapidement un repaire d’archétypes du genre : des patrons machiavéliques, des agents sans scrupules, et des secrets à n’en plus finir.
En résumé, Nikita est une série qui mise sur l’action, le style, et les personnages ultra-cool, mais qui laisse parfois sur sa faim côté scénario. Si tu cherches une série où chaque épisode est un cocktail explosif d’infiltrations et de fusillades, tu seras servi. Mais si tu espères des intrigues complexes ou des personnages avec une évolution marquée, tu risques de rester un peu sur la touche. C’est un show qui fait plaisir à regarder, mais qui, après un certain temps, te fait te demander si le prochain rebondissement ne va pas être aussi prévisible que la prochaine explosion.