Consternant
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Valérie Donzelli débarque cette fois avec un sujet à la fois improbable et incroyable: la grossesse non souhaitée d’une septuagénaire. En entourant cette sénior de ses filles triplés ( âgés quand même de 44 ans, l’âge 4x4, comme elles le disent aquabonistes),d’une sage-femme homme d’origine allemande et d’un amant prof de fac dénommé André Breton, l’actrice/réalisatrice embarque le spectateur dans son univers déjanté, fantasque et virevoltant. Le casting féminin ( Miou-Miou, Virginie Ledoyen, Clotilde Hesme et donc Valérie Donzelli) excelle à camper ces femmes singulières, hautes en couleur et dotées de contradictions, de secrets et de fragilités.Il faut accepter les directions azimutées de Donzelli pour apprécier ses propositions dramatiques où peuvent surgir des passages chantés, des jeux de changements d’identité ( quand Manu prend la place de sa mère au planning familial) ou des personnages barrés ( comme le couple qui convient consulter Gaby, la sœur sexologue, pour anticiper un baby blues). La bonne idée, c’est de raccourcir la durée des épisodes de la série ( moins d’une demi-heure) pour ne pas trop ennuyer le spectateur avec la multitude d’informations à prendre en compte. Et oui, on a envie de connaître la suite, simplement pour voir jusqu’où l’audace visuelle et narrative ira.Passés les premiers épisodes, on peut se concentrer sur d’autres facettes de Nona et ses filles. Beaucoup de répliques drôles ( « santé au diabète » quand les sœurs trinquent avec le sage-femme ou « j’ai mangé mon frère » quand André comprend techniquement pourquoi il n’est pas le père de l’enfant de Nona ) et le fait de faire de l’appartement d’Elisabeth une unité de lieu quasi unique sont des faits marquants dans les épisodes 3 à 6. Les portes claquent comme au théâtre et chaque recoin de l’appartement apporte des confidences ou de nouvelles vérités. Le dispositif est bien réglé et sa fluidité géniale.A côté, les scènes extérieures sont plutôt anecdotiques car l’action se joue vraiment entre les murs, une matrice aussi scrutée que le ventre lumineux de Nona. Quel épilogue sera choisi pour trouver un équilibre entre les réalités sociales palpables et les places des protagonistes voulant simplement avoir des rayons de soleil dans leurs vies? L’un et l’autre n’étant pas synchronisés, bien évidemment. Les derniers épisodes déroutent car ils sont entre la naissance du bébé de Nona au genre particulier et le choix terrible du destin de la mère sénior. Valérie Donzelli, après avoir distillé tant de vie, donne finalement la place à un réel fracassant mais réaliste.Même si les proches de Nona la retrouvent dans des objets, le film de son petit-fils et les sourires du bébé Sam, on sent une nostalgie drapée d’une tristesse qu’on aurait voulu évitable. En insistant sur une continuité de la vie plus palpable, Nona et ses filles aurait fini sur une note de félicité bienvenue et plus en phase avec tout ce qu’elle a décrit auparavant.
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le 5 déc. 2021
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