Dernier démoulé de l’usine à grande oreille, La série STAR WARS : Obi-Wan Kenobi figurait comme le nouveau projet ambitieux du studio censé continuer la marche engendrée par The Mandalorian ainsi que rassurer quant au respect de l’univers investi après la peau de banane THE BOOK OF BOBBA FETT. Une gageure donc ! Pari réussi ?
Ne passons pas par quatre chemin, la dernière série Star Wars/ Disney est le prototype du projet sans ambitions, qui ne doit sa réputation que par les figures qu’elle investit. Premier bémol, et pas de moindre, le scénario qui décide, pour des raisons toutes sauf cohérentes, de jouer les réunions de famille. Tout le monde est là ! En plus petit, en plus vieux, en plus chevelu, en plus barbu...Et afin de justifier les retrouvailles de ces vieilles badernes, il faut bien broder un scénario autour de tout ça ma bonne dame ! De ce fait, hormis deux trois quidam qui se font blaster sans qu’on se souvienne de leur nom, il est difficile de ressentir la moindre tension pour les personnages quand on sait que tous ces joyeux drilles seront présents dans le film d’après… sorti en 1977.
On se retrouve donc vite à cours de face palm au vu du nombre de scènes sensées mettre en péril Luke, Leia, Obi-Wan, Owen et tante bidule. Un procédé qui annule, pour celui connaissant ne serait-ce qu’un minimum la trilogie, automatiquement tout effet d’enjeux. Une balle stérilisante dans le pied du script. Et sur cette jambe déjà bien boiteuse se rajoutent des incohérences pas même dignes d’un DTV (ellipse incompréhensible, décors confus, logiques de l’univers changeantes, décisions irrationnelles etc…), des personnages qui changent d’avis radicalement en deux lignes de dialogue (pour la conviction et la caractérisation, on repassera), des intrigues capitales relégués à deux plans (moches de surcroit) ou encore des traumas ou des arcs narratifs qui s’adaptent quand les scénaristes sont dans l’impasse, quitte à risquer l’incohérence d’un épisode à l’autre.
Vous avez vu la chose arriver de loin, Disney vous l’a vendu et survendu et ça va durer six épisodes ! Kenobi et Vador vont jouer au chat et à la souris pendant des plombes jusqu’au duel final, où ce pauvre Darth se retrouve désacralisé, bollosé par Tonton Obi-Wan.
Curieuse idée que de détruire une icône du mal aussi charismatique . Justifié scénaristiquement, pourquoi pas ? Mais hélas non ! Le molestage en règle du Sith asthmatique ne sert qu’à fendre l’armure de Vador afin de voir la trogne de Hayden Christensen dans le dedans de le costume….WHOUAAAA ! Une scène qui tourne au ridicule quand la voix de l’autre têtard se retrouve mixée avec celle de James Earl Jones, grand moment de comique involontaire qui alerte déjà sur la future vidéo YouTube faite par QuiGonfan59 sur : COMMENT MARCHE LE VOCODER DE DARTH VADER, LE VOCOVADER ? (abonne toi ! Mets la cloche !)
Des personnages dans le Formol (En réalité deux formols, l’un de 1977 et l’autre de 2005) coincés dans une intrigue ou rien de doit se passer au risque de foutre en l’air les anciennes sagas. Des acteurs jamais habités qui n’avancent que pour nous dévoiler ce que l’on sait déjà, et ce depuis 1977. Quand ce n’est pas carrément le caméo filmé sur zoom et intégré à l’arrache ! Grâce au FXs, maintenant même les vieux acteurs peuvent cachetonner en télétravail.
Coté réalisation, c’est encore l’occasion pour Disney de vendre son dispositif StageCraft permettant de filmer en studio des simulations d’environnement réalistes, notamment au niveau des lumières. Un gros joujou qui avait fait son petit effet sur The Mandalorian mais beaucoup moins sur The Book of Bouffi Fett. Ici rebelotte. Les acteurs n’arrivent jamais à faire corps avec l’environnement. Coincé dans le plan par le flou qui dissimule des FXs très moyens. Plus frappant encore, ce manque d’atmosphère sur certaines compositions. Pas de brouillard, pas de poussière, pas de sable. Des environnements proprets, accentué par certains costumes qui semblent sortir tout droit de la machine à laver, en route pour la Japan expo. Le reste en découle, les scènes d’actions sont poussives et peu inventives et le peu qui reste est littéralement pompé sur d’autres œuvres de l’univers étendu (Jedi Fallen Order pour ne pas le nommer)
En conclusion c’est un triste constat que de voir Obi-Wan Kenobi. Le fait que le studio, en position de quasi-monopole, accepte de sortir des projets dont les scories sont par moment à la limite de la zéderie donne à réfléchir quand à l’industrie hollywoodienne et à son « savoir-faire» historique qui semble ici bien perdu. Un nivellement par le bas qui voit la sacralisation de la franchise au dépend de l’artisanat. Une forme presque chimiquement pur de ce que devient l’Entertainment quand il n’est plus façonné que par des logique de rentes.
Petit espoir néanmoins, l’ire des spectateurs pour qui ce énième affront pour leur saga préférée ne passe pas. Après le succès de Rogue One qui narrait l’histoire de nouveaux personnages de la franchise au cinéma, le flop de Solo vit la mise au placard de l’univers cinématographique Star Wars (dont ce Obi-Wan devait initialement faire partie) Reste à savoir si l’avis des fans pour cette dernière série aura le même effet et plantera le dernier clou dans le cercueil (‘fin déconnez pas ! moi je veux mon JarJar Origins hein !)
Avec un peu de malice, on peut voir dans l’une des dernières scènes, une belle allégorie de l’entreprise Star Wars vu par la mascotte aux grandes oreilles. La jeune Leia demande à Obi-Wan pourquoi fait-il tout cela. Question que le spectateur se pose également au vu des non-enjeux de l’intrigue. « Pour que tu survives Leia ! » Que lui répond ce dernier. C’est exact ! Si Disney nous offre les gesticulations stériles d’Ewan McGregor c’est bien pour que la saga survive et perdure. Dans le temps, dans l’espace médiatique, dans le cœur des fans, Sur les couettes pour enfants, sur les paquets de céréales, sur les rouleaux de PQ, sur la grille de programmes de Disney +, afin de rentabiliser 4 milliards. A force de petits shot de remède de survie, on espère que la dose cumulée ne se transforme pas en poison… Quoi que.