Odysseus, c’est un peu comme si tu décidais de revisiter l’un des plus grands mythes de l’histoire, mais que tu oubliais d’amener l’intrigue captivante et l’épopée héroïque avec toi. Imagine une série qui tente de se plonger dans le retour tant attendu d’Ulysse après vingt ans d’absence, mais qui finit par transformer les légendes de la Grèce antique en un feuilleton où complots, intrigues amoureuses et drames familiaux se déroulent sous une lumière trop tamisée pour y voir clair. Ce qui aurait pu être une fresque épique digne des poèmes d’Homère devient ici une sorte de Desperate Housewives version grecque, mais sans le fun.
L’histoire se déroule à Ithaque, où tout le monde attend le retour d’Ulysse, enfin sauf ceux qui ont déjà fait une croix dessus. Pénélope, la reine fidèle (ou presque), fait de son mieux pour maintenir le trône au chaud, tandis que son fils Télémaque est partagé entre l'envie de prouver qu’il peut être digne de son père et celle de comprendre pourquoi tout le monde parle encore de ce gars qu’il n’a jamais vraiment vu. Pendant ce temps, les prétendants se disputent la couronne et la main de Pénélope, avec une intensité qui oscille entre ennui profond et regards un peu vides.
Et là où ça coince, c’est justement dans cette gestion des personnages. Pénélope, censée incarner la patience et la fidélité légendaires, est transformée en une reine tiraillée entre ses devoirs et ses passions cachées, mais sans vraiment convaincre. Télémaque, lui, passe le plus clair de son temps à errer en quête de son identité, mais il est tellement apathique que tu te demandes s’il ne préfère pas juste une petite sieste sous un olivier. Les autres personnages, dont certains prétendants et membres du conseil, ne font que remplir les cases habituelles de la trahison, du complot et de la jalousie, mais sans jamais atteindre les sommets dramatiques qu’on attendrait d’un récit mythologique.
Visuellement, Odysseus avait tout pour réussir. Les décors, les costumes, tout est là pour recréer l’ambiance de la Grèce antique. Mais malgré cette belle façade, l’énergie épique se perd dans des scènes qui manquent cruellement de dynamisme. Tu t’attendais à voir des batailles, des dilemmes déchirants, des dieux capricieux qui influencent le destin des hommes, mais au lieu de ça, on te sert des dialogues interminables dans des salles de banquet et des intrigues de cour plus lentes qu’un retour à Ithaque en barque cassée.
Le rythme de la série est un autre problème. L’intrigue avance à la vitesse d’un escargot en sandales grecques. On passe d’un complot politique à une dispute amoureuse, avec des scènes qui s’étirent sans jamais vraiment décoller. Ce qui aurait pu être une exploration fascinante des jeux de pouvoir et des passions humaines devient vite un marathon de discussions passives où l’action semble avoir été bannie du script. Le suspense, s’il y en a, est étouffé par un manque flagrant de tension. Chaque épisode te fait espérer que quelque chose de palpitant se produise, mais à la place, tu te retrouves face à des dilemmes émotionnels qui manquent de punch.
Et Ulysse dans tout ça ? Eh bien, il est plus une légende qu’un personnage actif. On parle de lui, on l’attend, mais son absence pèse lourd sur une série qui semble se complaire dans ce vide. Lorsqu’il apparaît enfin, on aurait espéré un retour triomphal, une figure héroïque qui secoue toute l’intrigue. Mais là encore, la magie n’opère pas. L’Ulysse de cette série n’est pas le héros que tu imaginais. Il est fatigué, certes, mais aussi étrangement déconnecté du charisme et de la grandeur qui devraient être les siens.
En résumé, Odysseus est une série qui avait toutes les cartes en main pour nous replonger dans les légendes mythologiques de la Grèce antique, mais qui se perd dans des intrigues lentes et un manque flagrant d’émotion épique. Malgré ses décors et son esthétique soignée, elle ne parvient jamais à capturer l’essence de l’épopée d’Ulysse. Si tu espérais des batailles épiques, des complots tragiques et des dieux capricieux, tu risques d’être déçu. Ici, la seule chose que tu pourras vraiment attendre… c’est le générique de fin.