Voyage inachevé

One Spring Night est une série sud-coréenne en 16 épisodes disponible actuellement sur Netflix. C’est une romance entre Lee Jeong-in (Han Ji-min) et Yoo Ji-ho (Jung Hae-in). Elle est dans une relation de 4 ans qui ne la satisfait plus et lui est un père célibataire, le hasard des rencontres va faire le reste.

La comparaison avec une autre série s’impose - Something in the rain – Même réalisateur, même thème, même acteur principal masculin (Jung Hae-in), et 4 acteurs.trices secondaires en commun. Autant Something in the rain était un bijou d’émotion et était subtilement équilibrée, autant One Spring Night souffre de la comparaison. Tout d’abord, l’alchimie entre nos 2 amoureux est moins évidente, moins d’émotions, moins de scènes marquantes. Jung Hae-in (Yoo Ji-ho) est dans une interprétation qui va très peu évoluer le long des épisodes, tandis que Han Ji-min (Lee Jeong-in) sera elle dans un registre beaucoup plus varié et convaincant. Alors, on suit quand même avec plaisir l’évolution de leur relation, mais justement, autant le coup de cœur entre les deux arrive très vite, autant, on ressent un goût de trop peu. On a l’impression possiblement fausse qu’ils n’ont pas tant de scène que ça ensemble, impression accentuée peut être par des situations intimes assez redondantes et des dialogues qui peuvent laisser perplexes, peut être dû à une traduction pas assez précise ; ça s’améliore dans le dernier tiers.

Dans le premiers tiers, ce jeu de séduction/amitié ou l’on cherche la bonne distance, ou l’on ne sait pas trop où sont les limites de l’autre ; est bien rendu, on sent cette tension entre garder le contrôle et le lacher prise.

Ce qui déséquilibre l’ensemble ce sont les scènes entre les pères/mari/petit ami/ex petit ami/beau-frère des différents protagonistes, elles sont interminables, elles reviennent tout le temps et elles n’apportent rien à part de l’agacement. Ça ressasse tout le temps le même sujet : le mariage, le mariage et encore le mariage, puis dès fois ça change, ça parle de la…date du mariage. Alors qu’on a compris dès le début que Lee Jeong-in ne veut pas se marier dans ces conditions. Ça discute calmement de mariage arrangé, ça harcèle tout du long avec ça. Les pères n’arrêtent pas de dire que leurs enfants sont assez grands pour prendre leurs propres décisions, pour dire l’inverse l’épisode d’après et s’énerver devant la soi-disant immaturité de leurs enfants. Le personnage du petit ami sera pathétique jusqu’au bout. C’est lourd, ça casse le rythme, on aimerait plutôt voir nos 2 amoureux interagir mais leurs scènes sont trop souvent coupées par ces discutions d’un autre âge. Alors on comprend que le réalisateur veut mettre en avant le poids des conventions sociales dans une société corsetée dans ses traditions. Mais ça tourne un peu à vide, vu que les choix des personnages sont clairs dès le départ. Et contrairement à Something in the rain où l’héroïne s’en prenait plein la tête étant donné qu’elle habitait chez ses parents, elle était malgré elle au cœur des enjeux familiaux ; là, nos deux amants sont très indépendants, ont chacun leur appartement, ils ont beaucoup plus de possibilités de s’extraire de cette pression familiale. Ils sont d’ailleurs le plus souvent absents des scènes où l’on parle d’eux. Il y a des lignes directrices mais elles ne vont pas vraiment se croiser.

Point positif : Les 3 sœurs; ça apporte de la diversité dans les situations, surtout pour l’une d’entre elle qui traverse des moments très difficiles et au final ce sera elle la plus à plaindre, et de loin. Il y a une belle complicité qui fait chaud au cœur. L'enfant de Yoo Ji-ho est aussi une bonne idée mais elle aurait pu être plus creusée, mieux exploitée.

Donc une série agréable par cette jolie romance mais frustrante par ses à-côtés. Pas aussi mémorable comme l’a pu l’être Something in the rain pour moi. Je pense qu’un second visionnage en se concentrant juste sur les scènes de nos 2 amoureux serait plus émotionnellement palpitant.