Orelsan : Montre jamais ça à personne, c’est un documentaire qui te fait passer de spectateur à pote de longue date. À mi-chemin entre un journal intime vidéographique et un making-of XXL, la série te plonge dans l’univers du rappeur normand avec une sincérité et une humilité désarmantes. Le tout filmé par son frère Clément, qui n’a visiblement pas lâché sa caméra depuis les années 90.
La grande force de ce docu, c’est qu’il te fait découvrir un Orelsan à 360° : l’artiste, le rêveur maladroit, le copain qui galère, et le fils de la famille la plus wholesome de l’histoire du rap. On passe des débuts en sweat XXL dans une Normandie grise aux feux des projecteurs, avec une transition qui n’a rien d’un conte de fées. Et c’est ça qui fait mouche : pas de paillettes exagérées, juste des moments de doute, des blagues foireuses et une bonne dose de persévérance.
Les archives sont une mine d’or. Tu vois l’évolution d’Orelsan, depuis ses premiers textes griffonnés jusqu’aux albums qui ont marqué le rap français. Les moments en studio, les galères de tournées, et même les prises de bec avec Skread et Ablaye (sa team de toujours) ajoutent une dimension humaine à un artiste souvent perçu comme insaisissable.
Visuellement, ne t’attends pas à un documentaire ultra léché : ici, c’est brut, parfois flou, et souvent bordélique… mais c’est ce qui en fait tout le charme. On a l’impression d’être assis à côté de la famille Aurélien, un bol de céréales à la main, à commenter les vidéos d’époque avec un sourire en coin.
Côté rythme, la série est un peu comme une playlist : tu enchaînes les moments de grâce, les fous rires, et les introspections, mais quelques scènes traînent parfois en longueur. Rien de rédhibitoire, mais ça peut freiner un peu l’intensité émotionnelle par moments.
Le vrai bijou, c’est la relation entre Orelsan et son frère. Clément, derrière la caméra, est le fil conducteur qui transforme une simple rétrospective en une histoire de famille et d’amitié. Ce duo donne au documentaire une chaleur qui dépasse largement le cadre de la musique.
En résumé : Montre jamais ça à personne est un portrait sincère, drôle, et inspirant, qui te donne envie de reprendre tous les albums d’Orelsan tout en te rappelant que derrière chaque artiste, il y a un humain qui galère comme tout le monde. Une série qui rappe autant qu’elle tape dans le cœur.