Série “tête de gondole” de la chaine Canal+ pour ce début d’année 2020, OVNI(s) promettait, avec son beau casting et sa reconstitution des années 70 sans faux-pli, un objet sériel pas forcément non-identifié mais en tout cas suffisamment original et décalé pour titiller notre curiosité.
L’histoire qui situe en 1978 raconte les aventures d’un groupe de recherche du GEPAN (Groupe d’études des phénomènes aérospatiaux non identifiés) composé de l’ingénieur Didier Mathure (Melvil Poupaud) et de ses acolytes, Marcel (Michel Vuillermoz), Rémy (Quentin Dolmaire) et Véra (Daphné Patakia). Ces trois pieds nickelés de la science mènent une enquête semée d’embuches afin de savoir si des phénomènes étranges observés ici ou là peuvent s’expliquer de manière scientifique ou pas.
Sur une réalisation d’Antony Cordier (Gaspard va au mariage), les deux scénaristes Clémence Dargent et Martin Douaire ont imaginé un scenario plutôt farfelu qui s’appuie sur une réalité, celle des années 70, un époque où les témoignages de phénomènes paranormaux se retrouvaient parfois dans l’actualité et où les films et séries de SF faisaient souvent référence aux extraterrestres et aux OVNI en tout genre comme par exemple Rencontres du troisième type ou Le Gendarme et les Extra-terrestres, deux films sortis en 1978.
La série jour avant tout sur cette imagerie vintage, truffant ses épisodes de références et de clins d’œil à l’époque bénie des 504 Peugeot et des chemises à carreaux “col pelle à tarte”, à travers des décors et des costumes comme dans le temps, malgré ici et là quelques anachronismes, à commencer par ce fameux pin’s qui intrigue notre équipe de joyeux scientifiques mais qui n’existait pas encore en 1978.
On pardonnera cette erreur et on appréciera volontiers le ton léger, le côté naïf et le ton fantaisiste de la série. En revanche, le mélange entre sitcom et série d’aventures fantastiques ne prend pas, avec des épisodes, certes rythmés, mais aux rebondissements incessants qui s’enchainent trop vite, sans vraiment donner de corps au récit. Nos Tintin scientifiques ont beau se démener corps et âme pour trouver des réponses à leurs questions, on s’ennuie ferme devant à ces histoires de flamands roses qui disparaissent comme l’homme invisible, ces chaussures qui se transforment en eau ou ces vendeurs d’orgues électriques transformés en gourous de secte d’inspiration raëlienne. Même le talent de Melvil Poupaud et de Géraldine Pailhas ne suffisent pas à nous sortir de la somnolence qui nous gagne au fil des épisodes de cette série bien longuette.
Pour combler un peu l’ennui, on scrutera les bagnoles 70’s rutilantes, on sera attentif aux extraits de journaux ou aux émission de TV de l’époque (Ah, ce générique de Il était une fois l’homme !) et on profitera bien sûr de la musique – De Roubaix, Cerrone, Bernard Estardy, et des morceaux originaux de Thylacine bien dans le style des BO 70’s du genre.
OVNI(s) par son ton, par sa fantaisie évoquera par moment le cinéma de Bruno Podalydès (avec notamment la présence de Michel Vuillermoz) mais malheureusement sans le charme, la poésie burlesque, l’inventivité et surtout la drôlerie qui caractérise des films comme Adieu Berthe ou Le Parfum de la dame en noir. Dommage.
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