L'actualité sur Palettes
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épisode S1 E43 de Palettes
Synopsis : "L'Atelier au mimosa" de Pierre Bonnard -1939-1946- Centre Georges-Pompidou, Paris. Format carré, parcouru des rythmes de ses multiples obliques (le châssis de la verrière, la rembarde du premier plan), éclatant de couleurs flamboyantes (bleu d'outremer, vert émaraude, orange, rose, et le jaune vif du mimosa), L'Atelier est une des dernières grandes oeuvres de Bonnard (mort en 1947). C'est aussi un de ses absolus chefs d'oeuvre, à la fois magnifique et énigmatique et qui mérite à lui seul une analyse détaillé. Le tableau doit être mis en relation avec tous ceux que Bonnard peint entre 1927 et 1947 dans sa petite maison du Cannet : de perpétuelles fêtes de la couleur et de la lumière, l'opposition répétée entre extérieur et intérieur, des moments de méditation pure et silencieuse. Chaque coin de jardin et chaque pièce de la maison -chambre, cuisine, salle de bains, petit salon, atelier- est source de cadrages savants et de combinaisons mystèrieuses de couleurs. Toute une aventure picturale qui rappelle celle de Monet à Giverny, est menée là en vingt ans et sur plus de 200 peintures. Les nombreuse photos d'Henri Cartier Bresson montrant le peintre au travail, les lieux aujourd'hui préservés, les objets (assiette-palette, pinceaux, couleurs), les carnets seront montrés en contrepoint de ces analyses.
épisode S1 E28 de Palettes
Synopsis : "Le radeau de la Méduse" de Théodore Géricault -1819 - Musée du Louvre, Paris. L'un des plus grands tableaux du Louvre (près de 5 mètres sur plus de 7) et aussi l'un des plus fameux (il est entré dans les collections dès la mort de l'artiste). Cette fidèle reconstitution d'un fait divers exceptionnel fit scandale au Salon de 1819 où il était exposé sous le titre "Scène de naufrage". Le fait divers aux résonnances macabres, l'épopée de la réalisation de la toile géante, la personnalité du peintre, les nombreuses images condensées en une seule toile, les mésaventures de la couche picturale qui continue à tuer lentement son tableau, autant d'éléments d'une enquête où les instruments vidéographiques servent un scénario passionnant.
épisode S1 E4 de Palettes
Synopsis : "L'Européenne" - portrait de jeune femme, peinture dite "du Fayoum" - Règne d'Hadrien, vers 117-138 av JC, Fouilles d'Antinoé, moyenne Egypte « L’Européenne » est un des plus beaux portraits funéraires retrouvés dans les sables secs de la région du Fayoum. Ces peintures de l’Egypte gréco-romaine, qui étaient accrochées aux momies embaumées, sont les seuls témoignages des techniques picturales antiques non murales.
épisode S1 E31 de Palettes
Synopsis : "Le Bain Turc" de Jean-Auguste-Dominique Ingres, 1859-1863 - Musée du Louvre, Paris. Parvenu au terme de sa carrière, Ingres rassemble dans une toile amoureusement préparée 25 femmes nues. Certaines évoquent des femmes de sa vie. D'autres sont inspirées par des gravures que le peintre collectionnait et qu'il reprenait régulièrement pour ses tableaux. De la Grande Odalisque au Bain turc , c'est une même fascination de l'Orient où pourtant le peintre ne voyagea jamais. Dernière étape du rêve, Le Bain turc a commencé par être une toile rectangulaire. Il a été ensuite plusieurs fois redécoupé par Ingres avant de devenir un "tondo", un tableau circulaire dans la tradition de la peinture religieuse classique. L'examen des archives abondantes du peintre à Montauban et l'analyse en laboratoire permettent aujourd'hui de reconstruire l'histoire d'un tableau qui suscita autant la fascination - par exemple chez Picasso ou Man Ray - que la répulsion. Paul Claudel voyait dans Le Bain turc "une galette d'asticots".
épisode S1 E15 de Palettes
Synopsis : "Les portraits d'Hélène Fourment" de Pierre Paul Rubens -vers 1636 - Musée du Louvre, Paris. Marié en 1609 à Isabelle Brandt qui lui donnera deux fils, Rubens perd sa femme en 1626. Quatre ans plus tard, âgé de 53 ans, il épouse une jeune fille de 16 ans, Hélène Fourment, qui lui survivra 33 ans. Elle avait été auparavant son modèle pour "L'Education de la Vierge" du musée d'Anvers. Elle posera par la suite pour des scènes bibliques (" Hélène Fourment en Haggar au désert ", vers 1636) ou plus simplement dans des portraits de famille chantant la gloire de l'épouse du riche peintre ambassadeur. Dans les deux portraits du Louvre (" Hélène Fourment au carrosse ", " Hélène Fourment avec ses deux enfants "), elle apparaît superbement vêtue dans toute la splendeur de sa chair opulente. Mais Rubens la fait aussi poser pour de nombreux nus qu'Hélène, devenue une veuve respectable, fera détruire. Seul tableau subsistant, " La Petite Pelisse de Vienne " où elle retient entre ses bras la cascade de ses seins généreux, permet d'imaginer ce que pouvaient être les autres nus du peintre. Une occasion de s'interroger sur les allégories de la chair à l'âge baroque.
épisode S1 E18 de Palettes
Synopsis : "Le Tricheur à l'as de carreau" de Georges de La Tour - 1635 - Musée du Louvre, Paris. Trois cartes en main, de l'or, nous sommes au milieu d'une partie de prime, un ancêtre du poker. Huit pièces d'or devant la joueuse, une douzaine devant le jeune homme, on joue très gros. Ce tableau met en scène trois joueurs de cartes et une servante, les bouches sont closes, les gestes et les regards suspendus. Le tricheur regarde le spectateur, un as de carreau dissimulé dans sa ceinture, seul son visage est en pleine lumière. Ses cartes de carreau annoncent argent et commerce sexuel, alors que celles de son adversaire, des cartes de pique, le malheur et la lutte contre le destin. A l'époque de de La Tour, plusieurs édits furent lancés contre les pipeurs de dés et les fraudeurs. Cette toile, comme celle de "La Diseuse de bonne aventure", est l'illustration d'une sentence très courante à l'époque : "L'amour, le vin et le jeu ont perdu plus d'un homme". Restée dans l'ombre pendant plus de deux siècles, l'oeuvre de Georges de La Tour fut longtemps attribuée à d'autres. C'est en 1915, grâce à un critique allemand, que l'on découvrit réellement le peintre. Si certains croient que "Le Tricheur" est un faux, " c'est peut-être parce qu'il s'agit d'une image improbable, excessive. Trop de couleur, trop de lumière, trop de romanesque ", conclut Alain Jaubert.
épisode S1 E14 de Palettes
Synopsis : "Portrait de Baldassare Castiglione" de Raphaël -vers 1514-1515- Musée du Louvre, Paris. Quoi de plus évident, de plus familier, de plus banal qu'un portrait Le portrait est un genre assez récent : il naît à la Renaissance lorsqu'une nouvelle conception du monde (et aussi de la place de l'artiste dans le monde) vient remplacer la pensée médiévale. Raphaël peint l'un de ses amis, le comte Baldassare Castiglione (1478-1529), ambassadeur de divers princes italiens et auteur d'un des plus grands succès littéraires du 16ème siècle, " Le Livre du courtisan ". Le portrait frappera Rembrandt, Rubens et beaucoup d'autres jusqu'à Matisse. Raphaël s'applique à rendre le visage ouvert et sympathique de son ami et dépouille volontairement sa composition. Pourtant son image est criblée d'indices et peut se lire aujourd'hui en utilisant aussi bien les analyses classiques de laboratoire que les archives historiques. Les petits détails techniques de la surface picturale, le choix des couleurs, les symétries secrètes de l'image permettent déjà de raconter comment le tableau a été peint. Mais le vêtement, la coiffure, les matières utilisées, et jusqu'au regard du modèle ou la façon dont sont placés les reflets des yeux, tout a un sens précis dans cette composition. Et le tableau raconte une histoire qui, au-delà des chaleureux rapports d'amitié entre le peintre et son modèle, reflète toute la philosophie de l'époque.