Je poste tous les deux ans et à chaque fois au mois d'août. Mais il fallait absolument prendre la plume numérique.
Parasite. Le titre en lui-même est simple et va à l'essentiel. La synopsis tient sur un ticket de métro demi-tarif. Le scénario tient sur un pq. Et personne prend les pq par exemplaire de 1. Mais je mégare.
Je m'égare. Comme beaucoup de critiques que j'ai pu lire sur cette oeuvre absolument magistrale qu'est parasite. La bataille est secondaire. Les enjeux sont secondaires. La lutte entre les êtres humains innocents et les méchantes créatures venues d'on ne sait où n'est qu'un prétexte. Un masque qu'on a mis là pour parler d'autre chose. C'est comme ces tenues de théâtre qu'on met à travers les époques pour parler de gens qui vivaient au 17ème siècle. Dans la cour de Louis xiv, on n'habillait pas Alceste de la même façon qu'au théâtre d'aujourd'hui. Et pourtant on parle de la même chose.
Le procédé est similaire ici. Que ce soient des anges venus du ciel pour se frotter aux méchas ou des parasites venus de nulle part pour sucer le cerveau des gens, ici on parle de l'être humain et des changements profonds qui fracturent les hommes et femmes pour les reconstruire. Parfois en plus forts. Parfois.
Parasite c'est une métaphore du passage de l'enfance à l'adolescence et du passage de l'adolescence à l'âge adulte. Tous les archétypes y sont représentés: la mère aimante, la mâratre, la petite amie éternelle (on est au Japon), l'amourette, le père et surtout le dépassement du père. Je pourrai ajouter : l'ami allié (Uda) et l'ami âme soeur (Migi), celle qui te permet de dépasser l'image parcellaire et fantasmatique que tu te fais du monde.
Je mettrais sous les traits du méchant final la peur primale. Le traumatisme, le responsable de la fêlure qui nous as arraché des bras protecteurs de l'enfance. Véloce, supposément invincible comme Gudou. La peur qui menace, la peur qui rôde, celle qui force à se transcender, celle enfin qui nous fait prendre conscience qu'on ne peut avancer dans l'existence sans laisser mourir une partie de soi-même.
Le seul élément négatif c'est le traitement des personnages féminins à la limite de la caricature pour certains et pas assez développés pour d'autres. Elles auraient gagné à avoir plus de psychologie et un développement moins choquant à l'instar de ce qu'ils ont fait pour Tamika Reiko.
Mais je lui padonne. Après tout, cette oeuvre m'a réconcilié avec la critique. Je démarre un marathon anime. J'ai commencé avec Psycho Pass, j'ai enchaîné celui-ci et j'attaque Erased. Je risque de pas m'en remettre.