Résumé rapide : Une nuit, des cocons contenant des parasites tombent en nombre inconnu partout dans le monde. Ils sont programmés pour prendre la place des cerveaux humains. Un de ceux-ci s'attaque à un jeune homme, Shin'ichi, durant son sommeil, en essayant de s'introduire par son oreille mais ne peut l'atteindre, ce dernier ayant gardé ses écouteurs pour la nuit. Réveillé en sursaut alors que le parasite tente de s'introduire par son nez, il essaye de se défendre mais finit par se faire perforer la main droite. Le lycéen prend alors ses écouteurs et les enroule autour de son bras, empêchant le parasite de grimper jusqu'au cerveau. Ne pouvant quitter son bras, ce dernier fusionne finalement avec sa main droite. Pendant ce temps, d'autres parasites, ayant réussi à prendre possession du cerveau de leur hôte, commencent à se nourrir d'êtres humains, tandis que la créature et Shin'ichi sont forcés de cohabiter.
Du coup c'est comment ?
C'EST OUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUF !
Brillante et intelligente, la série "Kiseijuu Sei No Kakuristu" dit "Parasyte" nous plonge dans une réflexion quant à la place de l'homme sur Terre en remettant en question des théories comme le darwinisme ou l'écologie. Et ça fait du bien de regarder quelque chose qui développe des sujets intéressants (merci Hitachi Iwaaki et les studios Madhouse).
L'anime est de loin l'un des plus beaux que j'ai pu voir. Tant sur le plan esthétique que scénaristique. L'histoire est habilement construite et a pour particularité d'être très dense (voir synopsis). Le rythme est soutenu et le suspense est maîtrisé de façon incroyable. A aucun moment la série ne faiblit.
De plus, les personnages sont très bien développés. Leur psychologie est pratiquement parfaite en termes de réalisme et de crédibilité. Ils remettent constamment leur entourage en question. On pourrait parfois y voir une psychologie Thriller à la sauce Death Note sauf que Parasyte est en fait bien plus vieux (et 10 fois mieux, easy).
Pour cause le manga a été publié entre 1988 et 1994 dans les magazines Morning Open Shūkan puis Afternoon de l'éditeur Kōdansha et compte 10 volumes. C'est par ailleurs un seinen car il développe de nombreuses thématiques complexes même si la trame principale fait plus shonen à la Tokyo Ghoule. Pour le coup on comprend mieux les inspirations de l'auteur de "TG".
En ce qui concerne le doublage des personnages, c'est impeccable. "Migi" le parasite possède une voix absolument géniale et Shin'ichi prend de l'allure et de l'assurance au fil de l'animé. D'autres personnages plus secondaires, comme certains parasites sont aussi très bien joués. Les parasites ne sont pas sensés posséder de sentiments et lorsque certains d'entre eux les développent, on a à faire à un jeu d'acteur plus que bluffant.
Il faut ajouter à ça une bande-son excellente. Cependant il y a deux choses à distinguer : les morceaux composés pour l'histoire et l'opening. Etant donné que l'histoire ne s'écoule que sur un seul arc, il n'y a qu'un opening pour toute la durée de la série (24 épisodes) et celui-ci est juste inaudible (putain de vocoder). En revanche, les morceaux composés par Ken Arai collent très bien avec les thèmes abordés : la mélodie entêtante de "Next To You" apportera tantôt de l'espoir tantôt de la mélancolie suivant les passages où elle est utilisée alors qu' "Hyptnotik" apportera un dynamisme certain aux combats. D'ailleurs les quelques sons teintés d'Electro/Dubstep sont efficaces même si le genre musical est assez controversé (moi le premier à mépriser en temps normal, mais on reste très loin de Skrillex et des wobbles à gogo), donc on salue l'audace ET le bon goût de l'équipe artistique pour ce choix risqué.
Puis comme si ça ne suffisait pas, l'oeuvre peut être abordée à plusieurs niveaux de lectures comme une histoire traitant :
- Du surnaturel avec de la baston à droite à gauche de façon assez classique, type Shonen ;
- De l'écologie et la relation qu'a l'homme avec Dieu et la nature ;
- Du passage de l'adolescence à l'âge adulte forcé par les événements.
Bref, Kiseijuu Sei No Kakuritsu est une oeuvre complète et riche. Moi, je pars acheter les mangas.