Parents par accident par benton
Cette sitcom met un peu de temps à démarrer puis elle s'avère de plus en plus sympathique et amusante. En même temps, c'est l'histoire qui veut cela, car elle raconte les péripéties amoureuses d'une journaliste critique de cinéma ayant la trentaine, Billie (jouée par Jenna Elfman), qui tombe enceinte à la suite d'une histoire d'un soir avec un jeunot de 22 ans, Zack (joué par Jon Foster). Le premier épisode est donc centré sur cette rencontre soudaine et inopinée et sur ce qui s'ensuit. Cela paraît un peu abrupt et superficiel, on n'a pas forcément l'impression que les personnages sont faits pour durer, ni ce que la suite peut nous réserver. Puis petit à petit les rôles se définissent, et au bout de trois ou quatre épisodes les ressorts comiques sont bien en place et on finit rapidement par s'attacher aux différents personnages. L'humour naît du décalage entre la situation incongrue de Billie, ses tentatives pour continuer à séduire les hommes et l'univers de Zack, jeune cuistot sans le sou ayant des potes légèrement décérébrés. Billie héberge Zack dans son appartement pour ne pas le laisser dormir dans son van garé en bas de la rue, mais ils ont décidé de faire chambre à part, de ne pas sortir ensemble (à cause de leur différence d'âge) et de ne pas interférer dans la vie amoureuse de l'autre. Ils vivent sous le même toit, ils ont conçu un bébé ensemble mais ne sortent pas ensemble.
Les épisodes évoquent la plupart des plans drague de Billie et Zack, et de la jalousie que cela suscite parfois entre eux, de manière amusante. En fait Zack aimerait bien sortir avec Billie et tient plus que tout à s'assurer que le bébé pourra toujours compter sur son père. Billie est tout à fait consciente de l'importance de Zack pour le bébé mais en même temps elle n'ose pas vraiment consentir à une relation plus intime qui semblerait pourtant naturelle à n'importe qui. Elle cherche donc toujours à trouver le mec idéal. Et parfois Zack vient foutre le bordel là-dedans. Le personnage que j'adore plus particulièrement dans la série c'est Davis (Nicolas Wright), le pote de Zack à moitié à côté de la plaque qui trouve toujours des plans foireux. Ces deux là ont par moment une véritable mentalité de gamins et s'amusent à inventer des jeux loufoques ou des ustensiles impensables (à l'image de la « spoooooon ») avec tout plein de références d'adolescents un brin attardés. Davis incarne le summum du jemenfoutisme et du laisser aller érigé en art de vivre, avec ses cheveux longs, sa barbe, sa dégaine et ses réflexions à deux de tension. Bref, il est facile de s'identifier à lui et c'est le personnage le plus désopilant de la série. Il contribue allègrement à la bonne ambiance qui règne et à la connivence entre les acteurs, tous aussi bons les uns que les autres.
La manière dont Davis et Zack (mais surtout Davis) perçoivent le monde adulte et responsable, confrontés à l'univers rangé et classe de Billie et à l'arrivée du futur bébé, est une source intarissable d'amusement (le cours pour être un bon parent est pas mal dans son genre). Dans le même temps Billie doit constamment faire face à la différence de génération qui existe entre elle et Zack et prend conscience qu'elle n'est plus aussi jeune que ça et qu'ils ne sont pas toujours sur la même longueur d'onde (à ce titre j'ai bien aimé l'épisode de la réunion des anciens du lycée de Zack). On passe vraiment un agréable moment avec cette série sympathique au possible. Malheureusement, elle a été annulée au bout d'une seule saison. C'est dommage, j'aurais beaucoup aimé revoir Davis, Zack, Billie et compagnie... L'univers des séries est impitoyable, certaines méritent mieux que le sort qui leur est réservé.