Paris Etc., c’est un peu comme si tu prenais cinq héroïnes, une bonne dose de vie quotidienne parisienne, une pincée de galères sentimentales, et que tu saupoudrais le tout de moments de grâce… mais aussi de longueurs. Le résultat ? Une série qui voudrait capturer la magie de Paris et la complexité de ses habitantes, mais qui finit par se perdre dans des intrigues parfois aussi grises que les journées de novembre dans la capitale.
L’histoire suit cinq femmes aux vies très différentes qui évoluent dans cette jungle urbaine qu’est Paris. Il y a la trentenaire en pleine crise existentielle, la mère débordée, l’expatriée qui découvre la ville, la quadragénaire qui cherche à se reconstruire… Bref, un panel de personnages qui pourraient former une belle mosaïque de la féminité moderne. Sauf que le problème de Paris Etc., c’est qu’elle veut trop en faire, sans toujours savoir où elle veut aller. Au lieu de nous plonger dans une exploration profonde des vies de ces femmes, on se retrouve souvent avec des fragments d’histoires qui peinent à décoller.
Visuellement, la série a du charme. Paris y est filmée sous toutes ses coutures : des cafés en terrasse aux appartements haussmanniens, en passant par les rues animées ou les bords de Seine, Paris Etc. réussit à capturer la beauté discrète de la ville. On a droit à cette atmosphère typiquement parisienne, où l’on peut presque sentir l’odeur du croissant et entendre le bruit des scooters au loin. La ville est indéniablement un personnage à part entière dans cette série, et c’est un plaisir de la voir ainsi mise en valeur.
Mais là où ça coince, c’est dans l’intrigue. On sent que la série veut nous plonger dans l’intimité de ces cinq héroïnes, mais le rythme est tellement décousu qu’on peine à s’attacher à elles. On passe d’une histoire à l’autre sans vraiment prendre le temps de creuser. Certaines scènes, qui pourraient être des moments forts de la série, tombent à plat parce qu’elles arrivent comme un cheveu sur la soupe, sans véritable introduction ni conclusion. C’est un peu comme si tu assistais à une conversation où tu avais manqué les 20 premières minutes : tu captes l’idée générale, mais il te manque l’essentiel pour vraiment comprendre.
Les personnages, bien que bien interprétés, manquent parfois de profondeur. Les actrices font de leur mieux pour donner vie à ces femmes aux parcours différents, mais le scénario ne les aide pas toujours. L’une des principales faiblesses de Paris Etc. est justement cette tendance à survoler les sujets importants sans vraiment s’y plonger. On aurait aimé voir plus de développement autour de leurs dilemmes, leurs désirs, leurs failles… Mais souvent, tout reste en surface, comme une jolie carte postale qu’on regarde sans vraiment la vivre.
Il y a néanmoins des moments de grâce, où la série parvient à capturer la beauté des petites choses de la vie. Des scènes où l’on voit ces femmes se débattre avec des situations aussi banales qu’universelles : l’amour, la solitude, le désir de liberté, le poids des responsabilités. Ces moments sont précieux et touchants, mais malheureusement, ils sont trop éparpillés dans un ensemble qui peine à trouver son rythme.
L’humour, qui aurait pu apporter une bouffée d’air frais, est présent par petites touches, mais sans jamais vraiment faire mouche. On est loin de la comédie légère à laquelle on aurait pu s’attendre. Au contraire, Paris Etc. oscille entre des moments mélancoliques et des tentatives de légèreté qui tombent parfois à plat. Le résultat est une série qui ne sait pas toujours sur quel pied danser : trop sérieuse pour être vraiment drôle, mais pas assez profonde pour être totalement dramatique.
En résumé, Paris Etc. est une série qui avait le potentiel de capturer la complexité des vies modernes dans la capitale française, mais qui se perd dans des intrigues trop éparses et un rythme qui manque de souffle. Si tu aimes Paris, tu seras sans doute séduit par les paysages et l’atmosphère, mais si tu cherches une série qui explore vraiment la psychologie de ses personnages, tu risques de rester sur ta faim. Au final, Paris Etc. est un peu comme une balade à Paris sous la pluie : charmante à certains moments, mais qui finit par te laisser un peu mouillé et froid, en quête de quelque chose de plus.