Patria, c’est un peu comme feuilleter un album photo de famille où chaque image raconte une douleur enfouie. La série plonge dans le conflit basque avec une intensité qui t’attrape par le col, mais sans jamais tomber dans le piège de la facilité. C’est une histoire où les silences pèsent aussi lourd que les mots, et où chaque regard semble capable de déclencher une tempête.
Au centre, deux familles brisées par le terrorisme d’ETA, et une mosaïque de personnages dont les vies s’entrelacent dans un mélange de rancune, de regret, et de quête de rédemption. Les performances des acteurs, sobres mais puissantes, donnent une profondeur bouleversante à des personnages pourtant humains dans toutes leurs contradictions. On aime les détester, on les déteste parfois de les aimer, mais on les croit à chaque instant.
Visuellement, Patria se démarque par une mise en scène qui alterne entre un gris mélancolique et des flashbacks saturés d’émotion. Les scènes sont comme des tableaux où chaque détail raconte une histoire, même si parfois, on aimerait que l’intrigue prenne un peu plus de rythme. Certains moments s’étirent, mais c’est peut-être le prix à payer pour une immersion totale dans cet univers pesant et réaliste.
Le grand atout de la série, c’est son refus de simplifier un conflit aussi complexe. Elle ne cherche pas à distribuer des bons et mauvais points, mais à explorer la douleur des deux côtés, à montrer comment une idéologie peut détruire tout ce qu’elle touche. C’est brillant, mais ça peut aussi être épuisant, surtout si tu espérais un peu de légèreté (spoiler : il n’y en a pas).
En résumé : Patria, c’est une fresque intimiste et déchirante qui te met face à l’horreur et à la beauté de l’humanité. Une série qui mérite qu’on s’y plonge, même si on en ressort un peu vidé. Pas de happy end ici, juste la réalité brute, mais c’est précisément ce qui fait sa force.