Quand le mystère est plus brouillé que ta télé des années 90

Persons Unknown, c’est un peu comme si tu te retrouvais dans un escape game où tout le monde est coincé, mais sans la moindre idée de ce qu’il faut faire pour s’en sortir. Les énigmes sont là, les pièges se referment, et pourtant, au lieu de t’offrir une montée de tension haletante, la série te laisse plus perplexe qu’un ado devant une VHS sans lecteur. Dès le premier épisode, on te plonge dans un mystère captivant… ou du moins, c’est ce que la série essaie de te faire croire.

L’histoire démarre sur les chapeaux de roues : un groupe de parfaits inconnus est kidnappé et se réveille dans une ville déserte, sans aucun moyen de sortir. La promesse est simple et efficace, tu te dis : "OK, ça va être du suspense à la sauce Lost avec des complots à la clé". Sauf que voilà, Persons Unknown oublie de te livrer l’ingrédient principal : des réponses. Ou même juste un fil conducteur qui te donne envie de continuer.

Les personnages, eux, sont à la hauteur du titre : inconnus et pas seulement entre eux. Ils sont tellement interchangeables que tu peines à te souvenir de qui est qui. Entre la mère de famille, le soldat badass, l’ancien flic, et quelques autres archétypes du genre, tu as l’impression de voir un casting aléatoire de séries B réunis sans véritable alchimie. Chacun a un passé mystérieux, mais au lieu de nous captiver, leurs révélations tombent à plat. Les dialogues sont souvent creux, et leurs décisions frisent parfois l’absurde. À croire qu’ils n’ont pas vraiment envie de quitter cette ville bizarre, ou pire, qu’ils ne savent même pas pourquoi ils veulent partir.

Visuellement, la série n’a rien de très marquant. La ville déserte dans laquelle ils sont piégés est certes mystérieuse, mais elle ressemble plus à un décor d’attraction abandonnée qu’à un lieu angoissant. Le sentiment d’oppression aurait pu être beaucoup mieux exploité, mais on se retrouve avec des scènes répétitives où les personnages errent sans but apparent, un peu comme toi, cher spectateur, qui te demandes où tout ça va te mener (spoiler : nulle part, ou presque).

Le mystère, qui devrait être le moteur principal de la série, est dilué dans des sous-intrigues inutiles et des moments de flottement où tu te demandes si même les scénaristes n’ont pas oublié l’intrigue. On te balance des éléments de complots, de surveillance omniprésente, et de jeux psychologiques, mais tout ça reste à l’état de promesses non tenues. Chaque épisode semble ajouter une nouvelle couche de mystère, mais sans jamais vraiment les relier entre elles. Au lieu d’être captivé, tu te retrouves à perdre patience, en espérant que le prochain épisode te donnera enfin des réponses (spoiler : il ne le fera pas).

Et puis il y a cette sensation étrange, comme si la série avait voulu être quelque chose de plus ambitieux, mais s’était perdue en route. Le concept avait du potentiel : des inconnus coincés dans un endroit mystérieux, des caméras partout, des expériences sociales cachées… mais tout est tellement survolé qu’on a l’impression de regarder une longue bande-annonce pour un film qui ne sortira jamais.

La tension, elle, n’est jamais vraiment au rendez-vous. Les personnages se disputent, échafaudent des plans d’évasion, mais tout ça semble manquer d’enjeu. On est loin des thrillers psychologiques où chaque détail compte. Ici, les détails sont soit oubliés, soit noyés dans une narration confuse qui laisse un arrière-goût de frustration.

En résumé, Persons Unknown est une série qui avait toutes les cartes en main pour devenir un thriller captivant, mais qui s’est embourbée dans un mystère mal ficelé et des personnages sans profondeur. Si tu aimes les séries qui t’embarquent dans un puzzle géant avec la promesse de grandes révélations… et bien, celle-ci risque de te laisser devant un puzzle auquel il manque la moitié des pièces. C’est une série qui te fait attendre des réponses, mais qui finit par se perdre en cours de route, te laissant plus perdu que les personnages eux-mêmes.