La chevalerie, c’est bien. Mais c’est encore mieux avec une bonne communication. Godefroy, Francis et Maurice, trois chevaliers en quête de reconnaissance, l’apprennent à leur dépens. Ils ont voulu guerroyer à l’ancienne, être à la fois héros et leur propre héraut. Et ils finissent en prison pour une sale histoire d’incendie volontaire.
Aujourd’hui, la chevalerie, c’est comme la politique. Il faut savoir externaliser sa com’.
Le ménestrel Rayan leur propose donc de devenir, malgré eux, les héros d’une quête réalité où les pigeons voyageurs bleus font office de tweets et la place publique remplace Internet et la télé.
« Le courage, c’est de regarder la vérité en face et de continuer comme si de rien n’était » Rayan
L’idée de base de Pigeons & dragons (à voir sur YouTube ou directement sur Arte creative), créée par Nicolas Rendu et produite par La Blogothèque et Everybody on Deck, est plaisante et plutôt amusante. Le tout est réalisé en stop–motion. Mais ce qui fait l’originalité de cette série, c’est son mode de création. Il s'agit d'une série participative, où les internautes ont pu proposer leurs propos ennemis. Comme le dit si bien le sous-titre : « La série dont vous faites les méchants ». Les personnages sélectionnés ont été intégrés aux scripts, dessinés, modélisés et imprimés en 3D. Sur le livre du dernier épisode, les créateurs écrivent d’ailleurs : « Et à tous les cruels internautes qui ont proposé des méchants… Merci ! »
Cela donne au final un joyeux bordel sans queue (de dragon) ni tête (de pigeon). Les chevaliers traversent des mondes sans réels liens entre eux, si ce n’est l’exotisme d’une imagination d’internaute débridée.
« Le ridicule ne tue pas, mais il frappe fort »
Ce qui peut donner lieu à des personnages curieux avec une poignée de guests comme le Gros Mignon (un gros truc rose dont Oxmo Puccino fait la voix), le vrai faux-ami Michel (Bernard Menez…
Ces aventures improbables, avec des héros encore plus improbables, sont agrémentées de punchline bien senties.
« Dans ce monde où l’inversion est reine, une femme, même pas chevalière, allait juger nos héros. Hein, mais on aura tout vu. »
« La statue du grand poil, symbole du bon sens, car le saint poil pousse toujours à l’endroit. Que son nom, dans le bon sens, soit brossé. »
De même pour les dialogues.
Maurice : « Personne ne s’étonne qu’une taupe géante s’intéresse à l’argent ? »
Francis : « Ce n’est pas la question, il nous a menti. »
Au final, Pigeons & dragons ne brille pas spécialement par son originalité, mais l’ensemble est agréable et marrant. Des épisodes courts à déguster par petites touches, comme dans un apéro.
« Pour les chevaliers, comme pour tout le monde, boire un petit coup, c’est agréable. »