Diabolique !
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Oubliée, maudite, PROFIT a pourtant tout d'une grande. Pour l'époque, elle était osé certes mais pourtant terriblement encré dans son époque. Démontrant le cynisme de son époque et du système capitaliste dont Jim Profit profite complètement pour s'épanouir, le message laissé au spectateur au final est celui: pour concrétiser le rêve américain il faut être le diable en personne! Car c'est ce qu'est Jim Profit, au delà de l'ambitieux psychopathe golden boy, sorte de version des années 90 télévisuelle d'un American Psycho, c'est avant tout le diable, tentateur, manipulateur, versatile, séducteur, vénéneux. Un diable qui s’épanouit dans le milieu impitoyable des affaires.
Sous son aspect totalement kitch de l'époque, ses intrigues qui à première vue pourrait être celle d'un Dallas des années 90, ses personnages parfois stéréotypé, sa psychologie pas toujours très fine, un casting qui retrace les années 90 à la télévision, et ses costumes typique de l'époque sans évoquer un générique ultra kitch dont le cri final évoque d'une certaine manière Oz mais cette fois-ci ce n'est pas le désespoir morbide qu'évoque ce cri mais plutôt la sauvagerie bestiale du démon qu'est Jim Profit. Sous cet aspect qu'on pourrait trouver rebutant ce trouve une véritable pépite télévisuelle.
Parce que sous ce charme démoniaque qui est celui de Profit, il y a les prémices d'une télévision moins consensuelle, d'une possibilité d'apporter un tableau infiniment plus noir et plus adulte aussi, de parler de la société, de l'humain tout en divertissant le spectateur, qu'on peut avoir un ton cynique et surtout qu'on peut avoir un héros charismatique qui est aussi le diable en personne, le genre qu'on adore détester et qui surtout révèle la noirceur qui est en chacun de nous, ou celle qu'on aimerait sans se l'avouer avoir.
PROFIT est une série précurseur, une vraie matrice qui donnera naissance à des Breaking Bad, Soprano, des The Shield, des Dexter et bien sûr House of Card. Cette dernière tire une grande inspiration de PROFIT au point qu'on serait en mesure de se demander si House of card n'est pas tout simplement une adaptation de Profit à la maison blanche. Car Jim Profit est le narrateur de la série et plus encore, il n'hésite pas à s'adresser directement au spectateur comme pour le mettre dans la confidence, le rendre d'une certaine manière complice de ses actes à l'instar de Franck Underwood s'adressant directement au spectateur lui aussi, glissant des petits conseils et confidences. Il y a aussi ce côté revanchard implacable qu'on retrouve chez Franck Underwood, cet aspect démoniaque et sans pitié, comme s'il n'y avait plus grand chose d'humain chez eux.
Des vrais diables à côté de qui, des Dexter ont l'air tout simplement adorable.
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Dans dix ans, on en parlera encore. et Les meilleures séries avec un anti-héros
Créée
le 11 mai 2015
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