Que dire... ?
Rarement visionné une série aussi tordue, compliquée, et peu crédible. D'autant que le pitch nous conduisait vers une lutte sans merci entre les services secrets anglais et danois face aux ambitions russes, sur fond de scrutin pour l'indépendance de l'Ecosse. Et vis-à-vis de l'actualité, cette série avait tout pour chatouiller notre égo...
Mais, les circonvolutions utilisées, les "je-te-tiens" qui n'en sont pas, les "amitiés" douteuses, les relations père-fille ambigües, les jeux de corruptions, la filiation potentielle qui pourrit un scrutin, les manipulations incompréhensibles... ça fait beaucoup pour conserver l'attention, et vraiment tout comprendre.
Certes, le suspense est habilement distillé pour capter notre intérêt et le jeu des personnages suffisamment subtil (quoique ?) pour nous intriguer, font que j'avais envie de savoir. Hélas ! La conclusion en queue de poisson nous propose d'emblée une saison 2, qui risque d'être tout aussi alambiquée et peut-être encore moins crédible.
Tout commence par un espion russe qui joue une partition double. Il avertit les services secrets britanniques qu'un attentat de grande ampleur doit avoir lieu à Londres, au nom de code Redback, mais il est exécuté aussitôt dans la rue, via une attaque au poison. Par ailleurs, un agent secret danois disparait tandis qu'il manipulait des codes secrets... Pendant ce temps, le premier ministre britannique à la vie familiale compliquée, et mal entouré, joue sa survie politique autour d'un scrutin qui doit déterminer ou non l'indépendance de l'Ecosse. Tout se mélange et s'entrecroise d'autant que les russes, espions et hommes d'affaires, entrent dans la partie : corruption, manipulation, chantage, meurtres... Mais il n'est plus question que de Redback...
J'avoue que je n'ai pas tout compris.
Par ailleurs, l'interprétation n'est pas des plus palpitantes. Lydia Leonard dans le rôle de Béatrice Ogilvy fait de gros efforts, mais elle est plus souvent agaçante et déplaisante qu'autre chose. Ensuite, les relations avec son père William Ogilvy, (Stephen Dillane assez crédible, mais pas convaincant) qui est en même temps le chef des services secrets, sont souvent lourdingues, et pas très explicites. Victoria Carmen Sonne qui interprète Katrine Poulson, l'espionne danoise, est à côté de la plaque. Pas taillée pour ce rôle, parfois grotesque, elle nous embrouille dans ses doubles-jeux sans qu'on comprenne vraiment ses motivations. Quant à James d'Arcy qui interprète le premier ministre, c'est plutôt raté. Non pas qu'il n'est pas bon, mais son rôle est peu crédible, mal construit et presque naïf au regard des enjeux politiques. Il lui manque une véritable personnalité. Je me demande s'il a bien lu le scénario quand on l'a contacté...
Je ne m'étendrai pas sur les autres personnages. Que ce soit Kobna Holdbrook-Smith dans le rôle de Levi, Goran Kostic, dans le rôle de Oleg, Rori Hawthorn (Holly), Aidn MCArdle (Zak bizarre et douteux !), ou encore Lorraine Burroughs (Etta), à chaque fois, j'ai pensé à une erreur de casting, ou à une mauvaise construction du personnage. Mais je crois plutôt que le scénario manquait d'âme. A vouloir faire une série ambitieuse, un peu complexe, les sénaristes (au nombre de 5 tout de même...) ont plutôt construit un sac de noeuds difficile à digérer.
J'ai mis 6... mais 5 aurait fait l'affaire.
On l'oubliera vite.
C'est sur Disney+... A vous de voir.